La grande traversée des Pyrénées (3)

Récit de la troisième saison

reliant Vielle-Aure à Aulus-les-Bains

Lundi 28 juin : Pessac - Vielle-Aure

Le rendez-vous est fixé en fin d’après-midi au centre de vacances l’Estibère, qui nous avait accueillis le 08 juillet 2020 au terme de notre deuxième saison sur le GR 10*.

* Retrouvez ici le récit des saisons précédentes

Rendez-vous à Vielle-Aure
Rendez-vous à Vielle-Aure

Mardi 29 juin : Vielle-Aure - Germ

14/22° C

Pour la première journée du séjour, l’objectif est modeste. Nous pouvons donc prendre notre temps. Il est 8 h 45 quand nous débutons notre périple, laissant derrière nous la vallée d’Aure et traversant les villages de Bourisp, Estensan et Azet avant d’atteindre le Couret de Latuhe.

Azet et la vallée-d'Aure
Azet et la vallée-d'Aure
Loudenvielle
Loudenvielle

Dans notre descente vers Loudenvielle, nous passons à proximité de la station de ski de Val Louron.
Après une pause sur la place principale du village, nous reprenons notre ascension vers Germ que nous atteignons à 14 h 30.
Nous passons la nuit au centre de montagne qui accueille également une classe venue de Vendée découvrir les activités de montagne.

Les chiffres du jour : 12.9 km, 1170 m d+, 630 m d-, IBP = 91, durée de l’étape : 5 h 45

Mercredi 30 juin : Germ - Lac d'Oô

14/22° C

Après une première journée de mise en jambe, le niveau de l’étape du jour est en progression. Le départ est avancé à 8 h 20, échauffements faits.

Scie hydraulique à Germ
Scie hydraulique à Germ
La vallée du Louron sous les nuages
La vallée du Louron sous les nuages

En quittant Germ nous découvrons une scie hydraulique témoignant de l’exploitation du bois de la forêt d’Aube dès le début du XIXe siècle. La scierie de Germ a mis fin à ses activités dans les années 1950.

En montant vers le couret d’Esquirry (2131 m), nous laissons derrière nous la vallée du Louron sous les nuages et le département des Hautes-Pyrénées pour entrer en Haute-Garonne.
Une fois franchi le col, nous redescendons de 1000 m vers les granges d’Astau où nous faisons une pause avant de finir notre journée par une montée sur un chemin muletier aux nombreux lacets qui nous mène jusqu’au refuge du lac d’Oô, lac bien connu des cruciverbistes.
Le niveau de ce dernier est relativement bas en raison du faible enneigement de la saison et des besoins de la Garonne lors de la dernière période de sécheresse.

Le lac d'Oô
Le lac d'Oô

Les chiffres du jour : 14,8 km, 1261 m d+, 1115m d-, IBP = 114, durée de l’étape : 7 h 20

Jeudi 1er juillet : Lac d'Oô - Bagnères-de-Luchon

11/28° C

En continuant sur notre montée en puissance progressive, notre troisième journée est ambitieuse. Nous nous élançons donc à 7 h 25 pour 4 km d’ascension à près de 20 % en direction du lac d’Espingo, puis de la hourquette des Hounts-secs (2275 m).

Départ du refuge du lac d'Oô
Départ du refuge du lac d'Oô
Coume de Hounts secs
Coume de Hounts secs

Nous poursuivons vers le col de la Coume de Bourg (2272 m) en suivant le sentier qui monte et descend en coupant les vallons.

Superbagnères
Bagnères de Luchon
Bagnères de Luchon

Les 14 kilomètres suivant nous permettent de rejoindre Bagnères-de-Luchon moyennant 1700 m de dénivelé négatif.
Après une pause à Superbagnères, la descente vers Luchon suit le GR 10 que nous quittons à mi-parcours pour rejoindre notre hébergement du jour situé à 3 km au sud de la ville thermale.
Après notre installation, les étirements quotidiens, notre hôte qui a dû renoncer à la restauration en raison des conséquences de la situation sanitaire, nous conduit à Luchon, où nous dînons avant de rentrer à pied au gîte.

Les chiffres du jour 21,1 km, 1188 m d+, 1964m d-, IBP = 149, durée de l’étape : 8 h 25

Vendredi 2 juillet : Bagnères-de-Luchon - Artigue

20/29° C

Le quatrième jour de notre itinérance est un peu particulier. Situé entre deux étapes relativement longues, avec ses 12 km et moins de 900 m d’ascension on pourrait parler d’une journée de repos. De plus le beau temps est de la partie.
Nous quittons le gîte le ventre presque vide à 8 h 30 et rejoignons Bagnères-de-Luchon par un sentier traversant le bois de Bagnatigue. 50 minutes plus tard nous nous installons en terrasse, allée d’Etigny pour prendre un vrai petit déjeuner.
Ce n’est finalement qu’à 10 h 15, après les courses pour le pique-nique du jour que nous reprenons le cours de notre GR.

Sode
Sode
Lecture de carte sur les hauteurs de Luchon
Lecture de carte sur les hauteurs de Luchon

A la sortie de Luchon, nous longeons l’aérodrome local d’où les planeurs décollent. En quittant Juzet-de-Luchon, nous montons vers le hameau de Sode puis continuons vers Artigue.
Le soleil chauffe et c’est à l’ombre, proche de notre destination que nous faisons la pause déjeuner et profitons de la vue dégagée pour une petite séance d’initiation à la lecture de carte.
Finalement, à 14 h 15 nous découvrons notre chambre d’hôtes (le gîte communal en travaux depuis 2 ans n’ouvre qu’à partir du 05/07).
Nous finissons notre journée par un dîner au seul restaurant du coin où nous avons bien fait de réserver.

Les chiffres du jour11 km, 778 m d+,  292 m d-, IBP = 65, durée de l’étape : 6 h

Samedi 3 juillet : Artigue - Fos

16/28° C

Côté météo, les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Le soleil a laissé la place à un ciel couvert.
Nous nous mettons en route à 7 heures et montons au col de Peyrehitte où nous rencontrons un berger qui veille sur 1500 brebis.

Borne-frontière 398
Borne-frontière 398
Crête de Cigalères
Crête de Cigalères

 En poursuivant le GR nous arrivons sur la crête, frontière avec l’Espagne. Nous la longeons des bornes 398 à 406, mais la vue est bouchée par les nuages. Nous observons tout de même deux chevreuils qui évoluent en contrebas et des chevaux sur la crête de Cigalères.

Descente au milieu des rhododendrons
Descente au milieu des rhododendrons
La forêt de Burat-Palarquere
La forêt de Burat-Palarquere

La descente vers Fos (-1700 m de dénivelé) débute au milieu des rhododendrons en fleur, se poursuit par d’interminables lacets dans la forêt, et se termine par les bords du canal parallèle à la Garonne.
Nous trouvons facilement le gîte d’étape laissé ouvert par Jean-Pierre absent ce week-end. Nos repas sont prêts et nous ne manquons de rien.

Les chiffres du jour  19,9 km, 1135 m d+,  1817 m d-, IBP = 132, durée de l’étape : 7 h 30

Dimanche 4 juillet : Fos - Étang d'Araing

15/21° C

Après 5 jours de marche, et malgré l’attention quotidienne (étirements, massage, glace), Brigitte sent venir les signes d’une aponévrose qui l’avait privée de toute activité de nombreux mois il y a 9 ans. Pour ne pas revivre cette épreuve douloureuse elle décide de renoncer à la poursuite du séjour et regagne Pessac pour se soigner.
Nous ne sommes donc plus que 2 à prendre le départ à 7 h 30 sous des nuages sombres.
Nous restons dessous jusqu’à Melles, mais en continuant de monter, l’atmosphère est de plus en plus humide et se transforme en pluie.

Tout est bon pour s'abriter de la pluie...
Tout est bon pour s'abriter de la pluie...
Par tous les temps
...mais il faut avancer par tous les temps

Tout est bon pour s’abriter le temps d’une pause, mais en itinérance il faut avancer quelles que soient les conditions météorologiques, ne pas se perdre dans le brouillard, et rejoindre l’objectif du jour, qui pour nous est le refuge de l’étang d’Araing qu’on ne voit qu’à quelques mètres.
Heureusement, le refuge propose des douches chaudes à prendre avant d’enfiler des vêtements secs.
L’objectif de la soirée est de faire sécher le maximum d’affaires avant le lendemain matin.
En soirée, en prenant un peu de hauteur pour chercher du réseau, le ciel se dégage et laisse enfin le refuge se dévoiler.
Bienvenue en Ariège !

Refuge de l'étang d'Araing
Refuge de l'étang d'Araing

Les chiffres du jour15,9 km, 1721 m d+,  311m d-, IBP =114, durée de l’étape : 5 h 50

Lundi 5 juillet : Étang d'Araing - Bonac

12/29° C

L'étang d'Araing et son refuge
L'étang d'Araing et son refuge
La mine de Bentaillou
La mine de Bentaillou

Pendant la nuit le ciel a continué à se dégager et ce matin nous découvrons que notre refuge est bien situé à proximité de l’étang d’Araing.
La beauté des paysages sous un soleil radieux ne doit pas nous faire oublier que l’étape du jour est annoncée à 10 heures de marche.
Nous quittons donc le refuge un peu avant 7 heures pour monter vers la serre d’Araing avant de dévaler vers la mine de Bentaillou qui produisait du plomb argentifère et du zinc sous forme de galène.

La col de la Catauère
La col de la Catauère
Eylie-d'en-haut
Eylie-d'en-haut

La descente se poursuit via le col de la Catauère jusqu’à Eylie d’en haut où nous devions initialement faire étape. Mais un conflit de voisinage porté en justice avait conduit le propriétaire du gîte à annuler en avril toutes les réservations, nous obligeant à prolonger l’étape.

La descente vers Bonac
La descente vers Bonac
Arrivée à Bonac
Arrivée à Bonac

Nous poursuivons donc en remontant vers le col de l’Arech, mais quittons le GR à 150 m du col pour emprunter le GR 10 E et rejoindre Bonac au prix de 11 km de descente sur un chemin en dévers.
C’est au cours de cette descente que nous retrouvons par le plus grand hasard trois randonneurs bretons rencontrés la saison passée à Gourette et sur différentes étapes jusqu’à la vallée d’Aure.
Comme nous ils rejoignent l’auberge associative de Bonac.

Les chiffres du jour : 23,5 km, 1134 m d+,  2364 m d-, IBP =151, durée de l’étape : 8 h 35

Mardi 6 juillet : Bonac - Pla de la Lau

13/21° C

Après la chaude journée de la veille, les nuages sont de nouveaux présents et l’air très humide.
Le premier objectif du jour est de rejoindre le GR 10 que nous avons quitté hier pour rejoindre Bonac.

Pour varier nous choisissons d’emprunter le GRP « Tour du Biros ». Nous traversons dans un premier temps le hameau d’Orle en longeant le Lez.
Nous montons ensuite dans la forêt par une longue série de lacets jusqu’à l’ancien terminus de la ligne Decauville (Decauville fut l’inventeur du chemin de fer à petite dimension qui permettait d’acheminer le minerai de fer à travers la montagne du Biros. L’originalité du système Decauville est qu’il était démontable. Ainsi chaque hiver les rails étaient retirés dans les zones avalancheuses).

Le hameau d'Orle en bordure du Lez
Le hameau d'Orle en bordure du Lez
Un des 8 tunnels de la voie Decauville
Un des 8 tunnels de la voie Decauville
Berger malgré lui
Berger malgré lui

Nous suivons, pendant 5,5 km, le sentier où cette voie ferrée passait, traversant 3 des 8 tunnels. Certains passages sont délicats compte tenu de la faible hauteur et de l’obscurité.
A 9 km de Bonac nous retrouvons le GR 10 et reprenons notre ascension vers le Tuc du Coucou et le Clot du Lac (1821 m).
Une fois la crête franchie (dans le brouillard), il est temps de redescendre dans la Vallée du Ribérot. A l’approche de l’objectif du jour nous rencontrons sur le sentier quelques brebis et leur berger (canin). Faute de nous laisser passer, elles nous ouvrent la route pendant quelques minutes.
Il est à peine 15 heures quand nous arrivons à la maison du Valier où nous nous installons pour la nuit.

Les chiffres du jour16,4  km, 1191 m d+,  975 m d-, IBP = 110, durée de l’étape : 6 h 30

Mercredi 7 juillet : Pla de la Lau - Esbints

12/19° C

Il est 8 h 20, nous quittons la maison du Valier et démarrons par une montée jusqu’au Cap des Lauses.
Au neuvième jour du séjour, nous avons désormais l’habitude de franchir ce type de pente (930 m d+ sur 4 km soit pente moyenne > à 23 %), et atteignons le col en 2 heures.

La Maison du Valier, vallée du Ribérot
La Maison du Valier, vallée du Ribérot
Traversée accompagnée d'un troupeau de brebis
Traversée accompagnée d'un troupeau de brebis

Plus loin, en arrivant vers le pic de Crabère, le GR passe au milieu d’un troupeau de brebis sur lequel veillent 5 patous. Le berger nous accompagne dans la traversée pour éviter toute réaction hostile de ces fidèles gardiens.
Une fois le col de Laziès franchi, nous entamons notre longue descente vers Esbints, passant à proximité du l’étang d’Ayes, traversant la route au pas de la Core.
Initialement nous étions seuls à dormir au gîte de la ferme d’Esbints,  mais la météo ou les aboiements du chien dans la grange

L'étang d'Ayes
L'étang d'Ayes

ont eu raison de la motivation des amateurs de bivouac et nous avons fini la nuit à 6.
Seule Kathrin, une jeune allemande résidant à Bordeaux que nous rencontrons régulièrement depuis Artigue ne rejoint pas le gîte dans la nuit.

Les chiffres du jour : 16,9 km, 1291 m d+,  1402 m d-, IBP = 129, durée de l’étape : 6 h 50

Jeudi 8 juillet : Esbints - Pont de la Taule

16/22° C

Comme le dîner de la veille, le petit déjeuner pris à la table de la ferme est l’occasion de faire connaissance de nos hôtes et des autres GRdistes, dont une vétérinaire-ostéopathe qui pratique également l’acupuncture sur les animaux et Julien, le Perpignanais, qui la veille a glissé sur une planche, a passé la journée aux urgences de Saint-Gaudens et est revenu, le poignet cassé avec une attelle et la ferme intention de poursuivre jusqu’à Banyuls profitant de ses 30 jours d’ITT.

Gîte de la ferme d'Esbints
Gîte de la ferme d'Esbints
Arrivée au pont de la Taule
Arrivée au pont de la Taule

Afin d’éviter une étape trop longue jusqu’à la ferme de Rouze, nous avons prévu d’avancer un peu et de faire une étape sortant de quelques centaines de mètre du GR.
Nous ne sommes donc pas pressés ce matin et nous mettons en marche un peu avant 9 heures. Après une pause au moulin de Lauga, là où nous quittons le GR et où nous le reprendrons demain, nous rejoignons l’auberge des Deux-rivières au pont de la Taule en longeant la route.
Nous nous ressourçons l’après-midi avant un dîner traditionnel servi par les propriétaires d’origine Belge.

Les chiffres du jour : 9 km, 145 m d+,  493 m d-, IBP = 37, durée de l’étape : 2 h 45

Vendredi 9 juillet : Pont de la Taule - Rouze

17/30° C

Malgré la présence de quelques nuages c’est une belle journée qui s’annonce pour la plus longue étape de notre séjour. Heureusement car l’auberge ne sert pas les petits déjeuners avant 8 heures.
Nous partons donc, après les échauffements quotidiens à 8 h 50. Dès que nous rejoignons le GR au moulin de Lauga, nous entamons plus de 14 km de montée.

La cascade d'Arcouzan
La cascade d'Arcouzan
Couret des Étangs
Couret des Étangs

La première partie est en pente douce permettant un rythme soutenu. Nous longeons, à l’ombre des arbres, le ruisseau d’Estours jusqu’à la cascade d’Arcouzan, objectif de nombreux promeneurs.
Après une première pause, nous poursuivons notre ascension à découvert sur une pente plus marquée, parfois atténuée par quelques lacets jusqu’à notre point culminant à 1998 m,  que nous atteignons un peu avant 14 heures.

L'étang d'Areau
L'étang d'Areau
Du potager à l'assiette...
Du potager à l'assiette...

La descente jusqu’à Couflens (1300 m plus bas) nous fait passer à proximité de l’étang d’Areau, puis couper les lacets de la piste empierrée jusqu’au col de Pause et poursuivre sur un ancien chemin de transhumance.
Après cette longue descente, les 200 m de d+ qui nous conduisent à la ferme de Rouze détendent les muscles et articulations. Il est 17 heures quand nous arrivons au terme de notre plus longue étape.
Le dîner, copieux, pris en terrasse du gîte, est confectionné de produits de la ferme exploitée en bio depuis 1988 par Herman et Georg.

Les chiffres du jour : 28 km, 1671 m d+,  1394 m d-, IBP = 142, durée de l’étape : 8 h 20

Samedi 10 juillet : Rouzé - Bidous

16/30° C

Les prévisions météo sont bonnes pour nos deux derniers jours de marche.
Après la longue étape de la veille c’est une petite journée qui nous attend. Nous partons sereinement à 8 h 40 vers le col de la Serre-du-Cot (1546 m), point culminant de notre étape que nous atteignons en un peu plus d’une heure et demie.

Nous profitons un instant de la vue dégagée de toute part avant de descendre vers Saint-Lizier-d’Ustou où pour la première fois depuis que nous sillonnons l’Ariège les signes d’une vie économique sont perceptibles.
Après une halte-repas à l’ombre du lavoir nous nous offrons donc le luxe d’une heure de pause-café à la terrasse du café-restaurant du village avant de repartir vers Bidous par une variante du GR pour rejoindre l’Escolan à Bidous.

Le col de la serre du Cot
Le col de la serre du Cot
Arrivée à l'Escolan
Arrivée à l'Escolan
Des lamas ariégeois
Des lamas ariégeois

Ancienne école du village, construite en 1906, transformée en grand gîte depuis 1998, l’Escolan est géré par Nathalie et Philippe qui élèvent également tout près des lamas dans l’objectif de proposer des activités, mais l’éducation de ces camélidés a été perturbée par les restrictions sanitaires et à ce stade ils se contentent d’entretenir le terrain qu’ils partagent avec les ruches.

Les chiffres du jour : 9.8 km, 582 m d+,  867 m d-, IBP = 69, durée de l’étape : 5 h 15

Dimanche 11 juillet : Bidous - Aulus-les-Bains

15/30° C

Comme annoncé, notre dernière journée est ensoleillée.  Bien décidés à en profiter, nous quittons l’Escolan à 8 heures. La journée commence par 900 m de dénivelé positif sur 4,5 km que nous parcourons en deux heures profitant de la fraîcheur matinale.

La vallée de l'Ossèse et les crêtes frontalières
La vallée de l'Ossèse et les crêtes frontalières
A Guzet, chacun son chemin
A Guzet, chacun son chemin

En prenant de l’altitude, nous savourons la vue sur la vallée et les crêtes matérialisant la frontière avec l’Espagne.
Puis c’est la station de Guzet neige qui se dévoile avec ses sentiers VTT interdits aux randonneurs qui côtoient le GR 10.
Au col d’Escots nous profitons de la vue le temps d’une pause à la terrasse du chalet Beauregard et observons la montée des « promeneurs » qui empruntent la piste carrossable en voiture pour se rendre au plus près du cirque de Cagateille (deuxième cirque classé des Pyrénées, après le cirque de Gavarnie).

Le GR 10 quant à lui nous mène plus à l’est pour franchir la vallée du Fouillet. C’est là que nous observons un patou qui tente de repousser les assauts d’une douzaine de vautours désireux de profiter des deux brebis attaquées dans la nuit par un ours.
Puis à partir de la cascade de Fouillet, sur le chemin parfois chaotique qui surplombe l’étang de Guzet et rejoint Aulus-les-bains via la célèbre cascade d’Ars, nous croisons de nombreux promeneurs sous-estimant souvent la difficulté de l’itinéraire choisi et mal équipés, nous rappelant que nous sommes un dimanche, qu’il fait beau, et que les derniers mois ont fait naître des envies de nature quitte à prendre des risques inconsciemment.

Vallée du Fouillet
Vallée du Fouillet
La passerelle d'Ars
La passerelle d'Ars
La cascade d'Ars
La cascade d'Ars

Quand nous franchissons la passerelle d’Ars, nous sommes loin de nous douter que ce ruisseau va descendre 500 m en deux paliers successifs pour constituer la cascade tant convoitée que nous contemplons dans notre dernière descente et au pied de laquelle nous retrouvons Julien (souvenez-vous, le poignet cassé à Esbints).
Nous finissons notre séjour en arrivant à notre destination « Aulus-les-bains » à 17 heures, où nous passerons notre dernière nuit.
Mais avant nous célébrons notre arrivée avec un verre d’Hypocras (boisson médiévale à base de vin, sucrée et aromatisée aux épices produit de nos jours à Tarascon contribuant à l’associer au département de l’Ariège).

Arrivée à Aulus-les-Bains
Arrivée à Aulus-les-Bains

Les chiffres du jour : 20,3 km, 1516 m d+,  1459 m d-, IBP =138, durée de l’étape : 8 h 50

Lundi 12 juillet : Aulus-les-Bains - Pessac

Ce matin, il faut se rendre à l’évidence, se confronter à la civilisation, et rentrer à Pessac.
Au programme, 2 bus, 1 TER, 1 TGV, 1 TER puis 1 bus pour rejoindre la maison. Les nuages et l’humidité ambiante sont de retour pour que nous regrettions moins de ne pas continuer l’aventure.
Mais déjà nous envisageons la suite l’été prochain, avec la fin de la difficile traversée de l’Ariège avant d’aborder les Pyrénées-Orientales et atteindre la Méditerranée.
Qui nous accompagnera dans cette dernière partie ?

Depuis le 29 juin 2021 nous avons parcouru plus de 219 km, monté 15 077 m et descendu 15 122 m, à travers 3 départements.
Depuis notre départ d’Hendaye en 2019, nous avons pu constater une évolution de la fréquentation de ce type de traversée due à la situation sanitaire.
Si les étrangers ne sont toujours pas de retour, une nouvelle catégorie d’aventuriers a fait son apparition.
Ils sont jeunes, initialement seuls, semi-autonomes (bivouaquent en fonction de la météo) et s’accordent quelques adaptations en faisant du stop pour éviter les passages bitumeux ou pour des raisons logistiques.
Ils contribuent à la richesse des rencontres qu’on apprécie en grande randonnée