La grande traversée des Pyrénées (1)

Récit de la première saison

du 29 juin au 12 juillet 2019

Hendaye à Etsaut

Samedi 29 juin : Pessac - Hendaye

Les 6 participants avaient tous décidé de rejoindre le point de rendez-vous à Hendaye en bus. Ils se sont donc retrouvés en tout début d’après-midi à la gare de Pessac.

Le groupe au départ de Pessac

Le bus ayant pris du retard, c’est à un rythme soutenu que le groupe rejoint le centre de vacances (Bella Vista), pour y déposer les sacs, puis le bord de l’océan, face à l’ancien casino de style mauresque, point de départ du GR 10.

L'ancien casino d'Hendaye
Le point de départ du GR 10

Juste le temps de faire quelques courses pour le casse-croûte du lendemain et il faut retourner à l’hébergement pour le dîner.

Bilan de la mise en place : 6,9 km, 134 m d+, 100 m d-, IBP = 25

Dimanche 30 juin : Hendaye - Olhette

Temps couvert (plafond 500 m env) 20/26°C

8 h 15, le groupe s’élance sur le GR qui serpente dans les rues de la ville puis prend de la hauteur pour rejoindre le village de Biriatou.

Baie-de-Chingoudy-à-Hendaye)
La sortie d'Hendaye

Après une petite pause et une rapide visite de l’église au style typiquement basque, il est temps de reprendre le chemin. Au niveau du rocher des perdrix, un vautour fauve, rapidement rejoint par deux autres, n’est absolument pas perturbé par les randonneurs qui passent à proximité.

Un vautour fauve...
...bientôt rejoint par deux autres

Il est à peine midi quand la première ascension s’achève après 400 m de dénivelé. Le timing est idéal pour pique-niquer (et faire une courte sieste pour les adeptes) au pic d’Xoldoko Gaina. Mais il faut repartir, franchir le col d’Ibardin, se ravitailler aux Ventas d’Inzola et rejoindre Olhette, la destination du jour, en faisant une petite incursion en Espagne.

Arrivée aux ventas
La borne frontière

Bilan de la journée : 23,3 km, 1118 m d+, 1115m d-, IBP = 105, durée de l’étape : 8 h 30

Lundi 1er juillet : Olhette - Aïnhoa

Temps couvert (plafond 600 m env) 17/24°C

Le train à crémaillère de la Rhune

Il est 8 heures quand le groupe débute la journée par la montée vers le col des 3 Fontaines à 563 m d’altitude, sur le versant nord de La Rhune.

Après avoir laissé passer le train (qui descendait à vide), il faut descendre par le sentier jusqu’à Sare où chacun fait ses courses pour pique-niquer sur les gradins du fronton avant de visiter l’église à la tour carrée puis de repartir vers Aïnhoa.

L'église de Sare
La descente sur Sare
Le fronton de Sare
Le fronton de Sare

L’après-midi permet de rejoindre le village pittoresque d’Aïnhoa, ancienne bastide fondée au XIIIe siècle sur la route du pèlerinage vers Saint-Jacques-de-Compostelle et réputé pour sa gastronomie basée sur des produits du terroir tels que le piment d’Espelette AOC et l’Ossau-Iraty sans oublier le gâteau basque partagé à l’arrivée dans sa déclinaison crème ou cerises. Hébergé dans un gîte d’étape au sein du camping, sans réelle possibilité de préparer un repas, le groupe est contraint de dîner au seul restaurant ouvert le lundi.

Bilan de la journée : 23,4 km, 852 m d+, 819 m d-, IBP = 87, durée de l’étape : 8 h 50

Mardi 2 juillet : Aïnhoa - Bidarray

Faible pluie, brouillard puis éclaircies dans l’après-midi 14/29°C

8 heures, la journée débute par la montée dans le brouillard vers le col des Trois-croix où se situe également un cimetière basque et se poursuit via le col Zuharreteaco (566 m d’altitude) jusqu’au col des Veaux où la promesse d’un panorama à perte de vue s’est transformée en pique-nique dans le brouillard.

Le col des Trois-croix

La descente du col d’Espalza nécessita une attention particulière. En effet, ce chemin escarpé (falaise) rendu glissant par le brouillard est le lieu d’accidents fréquents pour des randonneurs lourdement chargés et imprudents ou pour des chèvres qui s’engagent dans des situations délicates, surveillées de près par de nombreux vautours fauves.

La délicate descente de la falaise d’Espalza...
...n'est pas difficile pour tout le monde

Mais peu à peu le temps s’éclaircit et offre une vue dégagée sur la vallée du Bastan.

La vallée du Bastan

L’étape du jour s’achève par quelques kilomètres sur une route longeant le Bastan rendue pénible par la chaleur qui s’installe. Le village de Bidarray, la destination du jour est enfin en vue.

Bilan de la journée : 23,3 km, 1002 m d+, 974 m d-, IBP = 98, durée de l’étape : 8 h 45

Mercredi 3 juillet : Bidarray -Saint-Étienne-de-Baïgorry

Brouillard, rares averses, ensoleillé et chaud dans l’après-midi 16/35°C

La journée débute à 7 h 40, dans le brouillard par une pente raide (925 m sur 6 km soit 15 % en moyenne) jusqu’au pic  d’Iparla

Départ de Bidarray dans le brouillard
Au-dessous de la couche de nuages...
...Au-dessus de la couche de nuages
Le pic d'Iparla

et se poursuit sur les crêtes via le pic d’Astate jusqu’au col de Buztanzelhay

Que la montagne est belle depuis le pic d'Astate...

avant de redescendre tranquillement sur Saint-Etienne-de-Baïgorry sous une chaleur de plus en plus forte.

Saint-Étienne-de-Baïgorry

Bilan de la journée : 19,6 km, 1419 m d+, 1404 m d-, IBP = 120, durée de l’étape : 9 h 30

Jeudi 4 juillet : Saint-Étienne-de-Baïgorry - Saint-Jean-Pied-de-Port

Soleil 23/36° C

Chacun fait ses courses pour le casse-croûte du jour, puis le groupe s’élance à 8 heures pour la première fois avec un ciel dégagé.

Au départ de Saint-Étienne-de-Baïgorry
La montée dans les fougères vers le col d'Aharza
Vue dégagée sur les crêtes parcourues la veille

Au départ de Saint-Etienne-de-Baïgorry le sentier monte jusqu’au col d’Aharza.

Ayant atteint le point culminant de la journée le groupe décide de profiter de la vue à 360° pour pique-niquer mais se confectionne un parasol de fortune pour ne pas cuire sur place (il fait déjà 30°C à l’ombre).

La descente vers Saint-Jean-Pied-de-Port se fait sans difficulté technique sous une chaleur ne permettant pas de résister à la terrasse du bar de Lasse à 3,5 km de l’arrivée.

Pique-nique au sommet du Monhoa
La descente vers Saint-Jean-Pied-de-Port

Après cinq jours de randonnée en nature, pour ne pas subir l’affluence du centre de St-Jean-Pied-de-Port, point de passage du chemin de Compostelle, le groupe s’est installé un peu à l’écart dans un gîte dont la terrasse a vite fait oublier la dernière côte avant l’arrivée.

Bilan de la journée : 19,9 km, 1018 m d+, 1012m d-, IBP = 96, durée de l’étape : 8 h 15

Vendredi 5 juillet : Saint-Jean-Pied-de--Port - Phagalcette

Soleil 18/33° C

La journée s’annonce chaude et le parcours peu ombragé. Le départ est donc avancé à 7 h 40 mn, malgré une étape sans difficulté.

Au départ de Saint-Jean-Pied-de-Port le chemin est plat et facile puis monte un peu jusqu’au petit col d’Handiague.

Saint-Jean-Pied-de-Port
Vers le col d'Handiague

Il redescend sur Estérençuby où les berges ombragées d’un ruisseau offre un emplacement idéal pour pique-niquer avant de se réhydrater à la terrasse de l’auberge.

Descente sur Estérençuby

Une fois n’est pas coutume la journée se finit par une montée sur une petite route vers le gîte d’étape qui propose des glaces bio au lait de brebis. Cette belle journée s’achève par un coucher de soleil laissant libre court à l’imagination de chacun.

Coucher de soleil depuis Phagalcette

Bilan de la journée : 17,6 km, 953 m d+, 558 m d-, IBP=80, durée de l’étape : 7 heures

Samedi 6 juillet : Phagalcette - Iraty

Brouillard puis soleil 20/30° C

Au moment du départ, à 7 h 15 mn, le brouillard est encore bien présent mais le plafond est bas et en franchissant le col d’Irau, le groupe sort des nuages

Vers le col d'Irau
Au-dessus des nuages

L’ascension se poursuit dans les prairies jusqu’au sommet d’Occabé (1456 m d’altitude).

Le GR 10 passe juste en dessous du sommet.

Ascension de l'Occabe

Le chemin redescend ensuite dans les bois jusqu’à la route où le chalet Pedro permet de faire une pause avant de remonter jusqu’à une petite crête qui annonce enfin les chalets d’Iraty au col Bagargiak.

Chacun fait ses courses pour le casse-croûte du lendemain puis se retrouve pour dîner au restaurant.

Bilan de la journée : 21,3 km, 1435 m d+, 739 m d-, IBP = 110, durée de l’étape 9 heures

Dimanche 7 juillet : Iraty - Logibar

Brouillard puis nuageux 14/23 ° C

Ils ne sont plus que 5 à continuer le GR en partant à 7 h 40 mn des chalets d’Iraty, sous le brouillard. Les fougères sont très humides et les pantalons rapidement trempés.

Gîte chalet d'Iraty
En contournant le pic des Escaliers

La journée débute par une petite montée contournant le Pic des Escaliers (passage à 1423 m d’altitude) et se poursuit par une descente en pente douce jusqu’à la pause pique-nique sur les hauteurs de Larrau.

Pause sur les hauteurs de Larrau

Dans l’après-midi la pente est plus forte, et le ciel toujours gris à l’arrivée au gîte d’étape de Logibar.

La descente vers Logibar
L'arrivée au gîte de Logibar

Bilan de la journée : 16,3 km, 482 m d+, 1445 m d-, IBP = 79, durée de l’étape :  6 h 40 mn

Lundi 8 juillet : Logibar - Sainte-Engrâce

Orage, pluie, éclaircie, grêle 19/27° C

L’étape du jour est la plus longue, et la météo s’annonce défavorable. Pour profiter de la courte période où les orages doivent se faire moins menaçants, selon Météo France, et tenter d’arriver avant les orages de grêle prévus en fin de journée le départ est fixé aux premières lueurs du jour, à 6 h 30.

La montée vers la passerelle d’Holzarte constitue un bon échauffement. Le temps de faire une photo du groupe à cinq et il faut repartir dans la forêt, désormais à quatre.

La passerelle Holzarte
Le chemin n'est pas fini pour ces quatre-là

L’orage gronde au loin et la pluie s’invite. A l’approche du plateau de Saratzé, l’orage se rapproche. Après analyse de sa trajectoire, le groupe marque une pause avant de reprendre l’ascension à découvert vers le col d’Anhaou (1383 m d’altitude).

L'orage est passé, l'ascension peut reprendre

Comme prévu le ciel se dégage et après avoir passé le col, la pause pique-nique est la bienvenue à côté d’une cabane accueillante.

Vers le col d'Anhaou
Une cabane accueillante

La descente se déroule sans problème jusqu’au pont d’enfer qui enjambe le Gave de Sainte-Engrâce aux eaux turquoise. Mais avec de l’avance sur les prévisions la pluie est de retour, elle est violente et se transforme en averse de grêle qui perdurera pendant toute la dernière heure de randonnée.

Pont-d'enfer sur le gave de Sainte-Engrâce
Arrivée à Sainte-Engrâce

A l’arrivée au gîte, tout est trempé, les chaussures sont à vider, les semelles à tordre, les sacs à dos s’égouttent malgré les housses de pluie, il faut tout étendre de la GoreTex® aux sous-vêtements.

Bilan de la journée : 25,5 km, 1315 m d+, 1076 m d-, IBP=113, durée de l’étape : 9 heures

Mardi 9 juillet : Sainte-Engrâce - La Pierre-Saint-Martin

Averses, brouillard 15/21° C

De violentes averses orageuses ont continué dans la nuit et la météo du jour n’est pas optimiste. Compte tenu du risque de glissade dans la montée du bois de Lèche et de l’absence d’intérêt du passage du col de la Pierre-Saint-Martin dans le brouillard, l’étape du jour empruntera la variante « mauvais temps ». Il faut tout de même enfiler les vêtements encore humides de la veille, tout comme les chaussures qui n’ont pas séché dans la nuit. Le départ a lieu à 8 h 15 mn. 

Montée à la Pierre-St-Martin par la variante du GR
Il reste des traces des averses de grêle de la veille

La route monte en pente régulière de 10 % sur 13 km. Les orages de grêle de la veille ont laissé des traces dans les fossés. La pluie est encore bien présente et la galerie de la station de la Pierre-Saint-Martin offre un refuge apprécié pour pique-niquer avant de boire une boisson chaude (et plus pour les gourmands) au seul commerce ouvert un 9 juillet pluvieux.

Pique-nique dans la galerie de la Pierre-Saint-Martin
Le refuge Jeandel

Bien qu’à 360 m de la station, le refuge Jeandel n’est pas visible dans le brouillard, et il sera atteint après un détour d’un kilomètre.

Il faudra attendre la fin de journée pour voir le ciel se dégager et redonner un espoir de retour du beau temps pour le lendemain.

Bilan de la journée : 14,7 km, 1104 m d+, 77 m d-, IBP = 72, durée de l’étape :  3 h 30 mn

Mercredi 10 juillet : La Pierre-Saint-Martin - Lescun

Nuageux puis soleil 12/29° C

Avec ce mauvais temps on oublierait presque que le Pays basque est derrière nous, que la montagne béarnaise a remplacé le piedmont, que le calcaire a succédé au grès, que le paysage est plus « minéral », que les chardons bleus apparaissent ….

Il est 8 heures quand le groupe s’élance sur les hauteurs de la Pierre-Saint-Martin sous un ciel nuageux, mais porteur d’espoir.

Le domaine de la PIerre-Saint-Martin

L’ascension devient de plus en plus technique au passage du Pas de l’Osque puis du Pas d’Azuns.

Le pas de l'Osque
Vers le pas d'Azun

Puis c’est la descente à proximité des cabanes du Cap de la Batch, et d’Ardinet, véritable lieu de vie et de travail pour les bergers en estive.

La cabane du Cap de la Batch
Le Billare

Et déjà le cirque de Lescun se laisse deviner. Le bois du Braca d’Azuns permet d’atténuer la chaleur du soleil qui est enfin présent. La pause pique-nique est faite avant de descendre à découvert sur Lescun, le terme de l’étape du jour.

L'arrivée sur Lescun

Jeudi 11 juillet : Lescun - Etsaut

Soleil 18/32° C

Pour cette dernière journée, le soleil est au rendez-vous et le cirque de Lescun offre un panorama exceptionnel, mais il faut partir, il est 8 h 30 mn. Une fois atteint le bas du village, le chemin conduit sur les hauteurs de l’Hers. Si le Pic d’Anie reste hors de vue, les aiguilles d’Ansabère se dévoilent.

Au départ de Lescun

Après un palier de 4 km qui permet de profiter de la vue, l’ascension vers le col de Barrancq (1601 m) n’est plus qu’une formalité pour nos randonneurs aguerris. Une fois franchi le col, la pause pique-nique est faite à l’ombre dans la forêt à la sortie de laquelle, au loin, le Pic d’Ossau est reconnaissable.

Lors de la descente nos randonneurs imaginent la prochaine étape, au départ d’Etsaut et qui en 2000 m de dénivelé positif, passera par le chemin de la mature, le col d’Ayous et atteindra le lac Gentau, mais ce sera pour l’an prochain.

Un dernier regard vers le cirque

La descente se poursuit et déjà Borce  apparaît puis Etsaut.

La descente sur Borce
Vue d'Etsaut depuis Borce

A l’arrivée la sensation est partagée. Le groupe a perdu deux membres aux 7e et 8e jours, qui ont librement décidé de ne pas poursuivre l’aventure (mais avaient déjà vécu une expérience unique), et a atteint, à 4, l’objectif de l’année sans épuisement.

En effet, à condition d’être en bonne condition physique et bien préparés, les organismes s’habituent, le sac semble plus léger au fil des jours et les échauffements et étirements quotidiens empêchent les douleurs de s’installer.

L’envie de poursuivre l’aventure est nettement perceptible, mais il faudra attendre l’été 2020.

Heureusement, ces 4 « aventuriers » se retrouveront (rejoints par 3 autres) fin août sur le GR 5.

La fin de cette première partie du GR 10

Bilan de la journée : 16,4 km, 827 m d+, 1180 m d-, IBP =90, durée de l’étape : 6 h 15 mn

Vendredi 12 juillet : Etsaut-Pessac

 Après une dernière nuit en gîte, tous rejoignent Pessac en bus jusqu’à Bedous, puis en TER jusqu’à Pessac avec 3 heures de correspondance à Pau, permettant une déambulation dans le centre historique et un dernier repas au restaurant avant de se quitter.

Première partie du GR 10 : Hendaye - Etsaut

Depuis le 29 juin ils ont parcouru plus de 245 km, monté 12 314 m et descendu 11 731 m, ont relié l’Océan atlantique au Béarn en traversant le Pays basque, ils ont apprécié la beauté des paysages, la faune, la flore, la géologie, par différentes météos, mais ont aussi et surtout fait de nombreuses rencontres.

Laurent le jeune ambulancier qui s’est lancé d’Hendaye sur le GR en mode improvisation avec pour objectif d’atteindre la Méditerranée en 2 mois,  Christian et Patrick, qui ont animé les soirées, les deux Parisiens, copains de promo de sciences PO Toulouse qui reliaient St Jean-Pied-de-Port à Lescun pour leur seconde saison (avec pour objectif de faire le GR en 10 ans), mais aussi les campeurs partis seuls et qui, au fil de l’aventure, ont noué des liens, Bernard, le Lillois, Enora et Eric, Sandro l’Allemand, Ioan l’Écossais, l’Australien et bien d’autres, comme ce groupe de Belges croisé à Etsaut qui rejoignait Hendaye après être parti de Banyuls il y a 3 ans.

 La grande randonnée c’est aussi une superbe aventure humaine…