La grande traversée des Alpes (4)

Récit de la quatrième saison reliant Saint-Étienne-de-Tinée à Menton

La Grande Traversée des Alpes relie le Lac Léman à la Méditerranée empruntant le GR®5. C’est l’itinéraire que nous avons suivi lors des 3 premières saisons jusqu’à Saint-Etienne-de-Tinée, mais pour finir cette traversée, nous avons choisi de profiter de la spectaculaire liaison entre les Alpes et la Méditerranée, que constituent le Parc national du Mercantour côté français et les Aires Protégées Alpi Marittime en Italie en suivant l’itinéraire de la grande traversée du Mercantour.

Mardi 16 août : Rendez-vous à Saint-Étienne-de-Tinée

Pour cette dernière partie, le rendez-vous est fixé à Saint-Etienne-de-Tinée. Les participants sont arrivés en avion ou en train via Nice puis en bus.

Au cours de ce premier dîner, le groupe trinque et se donne pour objectif de célébrer ensemble l’arrivée à Menton 12 jours plus tard. La promenade digestive permet de découvrir la ville et d’écouter un instant un concert donné dans l’église.

Mercredi 17 août : Saint-Étienne-de-Tinée - Refuge de Rabuons

12/20° C

Partant de Saint-Etienne-de-Tinée, l’objectif de notre première journée est de rejoindre le refuge de Rabuons, correspondant à l’arrivée de la 6e étape de la GTM.

Un aperçu de ce qui nous attend
C'est parti pour 4,5 km de montée à 26 %
Saint-Étienne-de-Tinée

Le chemin grimpe dans la forêt offrant une vue plongeante sur le fond de la vallée de la Tinée. 4,5 km après la sortie du village nous sommes déjà montés de 1200 m soit une pente moyenne de 26 %. Nous avons mis 3 h 30 (pause comprise) et atteignons le Chemin de l’énergie.
Ce chemin a été construit en 1921, avec pour objectif la construction d’une centrale hydro-électrique à Saint-Etienne-de-Tinée. Après la Première Guerre Mondiale et le projet d’indépendance énergétique, les eaux de nombreux lacs d’altitude de la vallée de la Tinée devaient être captées. Le chemin de l’énergie servait à acheminer les matériaux, ouvriers et attelages vers les lieux de travaux.

Le chemin de l'énergie
...et ses tunnels

 Le projet fut abandonné au début de la Seconde Guerre Mondiale, laissant tout de même le temps d’installer une prise d’eau au niveau du lac de Rabuons. Nous poursuivons notre progression sur ce chemin à la pente plus faible et traversons plusieurs tunnels avant d’apercevoir le refuge que nous décidons d’atteindre avant l’arrivée de la pluie annoncée.

Le refuge de Rabuons est en vue
La salle d'eau panoramique avec vue imprenable
Malgré une température fraîche, la plupart d’entre nous profite de la douche offrant un panorama incomparable . Avant de dîner, Charlie nous propose de goûter à son apéritif maison : la Cougourdine.
En fin de journée, un groupe de jeunes mouflons passent paisiblement entre le lac et le refuge et ne semblent pas perturbés par les observateurs que nous sommes.

Les chiffres du jour  8,5 km, 1377 m d+, 17 m d-, IBP = 92, durée de l’étape : 4 h 30

Jeudi 18 août : Refuge de Rabuons - Refuge Alexandris Foches

9/18° C

Notre étape du jour débute par une montée vers la cime de la Valette qui nous permet de jeter un dernier coup d’œil vers le refuge qui nous a accueillis cette nuit et sur le lac dont le niveau illustre le manque d’eau de cette saison particulière.  A plus de 2600 m, le paysage est très minéral à proximité de la tête de Jasmine.

Le refuge surplombe le lac de Rabuons
Contournement de la tête de Jasmine

Après cet effort, nous entamons notre première descente en balcon sous la crête de Malaterre  avant de remonter vers le pas de Colle longue (2534 m) où de nombreux blockhaus témoignent du passé militaire de la zone. Du col, nous profitons d’une vue dégagée sur le versant italien.

Cheminement en contrebas de la crête de Malaterre
En descente vers l'Italie
Le passage de la frontière
Le lac de San Benolfo

et franchissons la frontière avant de faire une pause. En empruntant l’ancienne piste militaire nous rejoignons notre refuge situé juste après le lac de San Benolfo.

Les chiffres du jour  16,5 km, 702 m d+, 1304 m d-, IBP = 92, durée de l’étape : 7 h 30

Vendredi 19 août : Refuge Alexandris Foches - Sant'Anna di Vinadio

13/27° C

Après l’averse de la veille au soir, le ciel semble se dégager sur la vallée de San Benolfo. En quittant le refuge, nous descendons en suivant une piste en sous-bois jusqu’à Callieri (1450 m).

Le refuge Alexandris Foches
Callieri

4 km plus loin, la pente s’inverse et la progression se poursuit sur un chemin entre les maisons et la chapelle, puis traverse une belle forêt de hêtres, remplacés peu à peu avec l’altitude, par des épicéas, sapins et mélèzes. Une fois en haut du vallon, nous jetons un dernier regard en arrière sur le vallon avant d’atteindre le pas de Tésina (2400 m) et redescendre dans le vallon de Sant’Anna.

Vallon de Tesina
Le groupe au complet au pas de Tesina
Bas du vallon de Tesina
Passerelles sommaires

 Le chemin permet de remonter le vallon de Tésina  en suivant un torrent, empruntant au passage une passerelle sommaire vers le plus haut sanctuaire d’Europe (2035 m) où nous passerons la nuit.

Vallon de Sant'Anna
Le sanctuaire de Sant'Anna

Les chiffres du jour  13,2 km, 972 m d+, 858 m d-, IBP = 107, durée de l’étape : 6 h 40

Samedi 20 août : Sant'Anna di Vinadio - Refuge de Questa

12/25° C

Nous débutons l’étape du jour en montant en compagnie de nombreux chamois, vers un collet tout proche de la cime de Moravachère, l’occasion pour nous de contempler une dernière fois le lac et le sanctuaire de Sant’Anna.  Nous poursuivons en direction du sud-est, tantôt en contrebas côté italien, tantôt sur la limite frontalière, matérialisée par un bornage caractéristique.

En quittant Sant'Anna
Borne frontière

Nous transitons sur les hauteurs d’Isola 2000 avant d’atteindre le col de la Lombarde et redescendre en territoire français.

Isola 2000
A l'approche du domaine skiable
Le col de la Lombarde

Plutôt que de passer la nuit dans une station de ski des années 1970, nous entamons la remontée sur le sentier des lacs de Terre Rouge jusqu’à la baisse de Druos (2626 m) qui marque la frontière avec l’Italie et l’entrée dans le Parco naturale delle Alpi Marittime.

Les lacs de Valescure versant italien
Les chemins dallés

Le temps d’apprécier la vue sur le versant italien  et nous débutons la descente vers les anciennes casernes et les lacs de Valescure, que nous contournons, avant de finir notre étape empruntant le chemin qui monte légèrement en direction du lac del Claus, alternant parties enherbées et sections pavées, construites par les militaires pour faciliter l’accès du Roi d’Italie, Victor-Emmanuel II à son territoire de chasse.

Le refuge de Questa
L'accès au dortoir

Après cette double étape, nous arrivons au refuge,  où une dernière épreuve nous attend : l’accès au dortoir.

Les chiffres du jour  18,3 km, 1183 m d+, 820 m d-, IBP = 127, durée de l’étape : 8 h 45

Dimanche 21 août : Refuge de Questa - Le Boréon

13/28° C

Après la double étape de la veille, nous débutons la journée en descendant 2,5 km sur un sentier empierré [puis entamons la montée en direction du collet de Valasco par le vallon de la Morta, puis, par une succession de lacets nous l’atteignons (à 2429 m).

Sentier au départ de Questa
Il faut remonter vers ...
...le collet de Valasco
Le vallon de la Morta

 Nous poursuivons l’ascension en longeant une succession de lacs et atteignons le col de Frémamorte (2615 m). Nous profitons du superbe panorama sur le massif de l’Argentera pour faire une pause bien méritée. Nous ne sommes pas les seuls. En effet, une étagne et son jeune bouquetin veillent paisiblement sur la vallée depuis leur observatoire sur le toit d’un blockhaus.

Dernière pause face au massif de l'Argentera
Une étagne et un jeune bouquetin
Lacs sur le versant français depuis le col de Fremamorte
Retour définitif en France

Un regard sur le versant français nous donne un aperçu de la très longue descente qui débute par des lacets  et se poursuit après les lacs en sous-bois. Nous franchissons le torrent de Mollières malgré l’absence de passerelle et suivons l’ancienne piste venant du lac Nègre pour rejoindre la route qui mène au hameau de Mollières. Après une dernière pause au col de Salèse (où la variante du GR 5 qui finit Menton rejoint la GTM), nous rejoignons le Boréon par la route, le GR étant fermé par arrêté municipal suite aux dégâts causés par la tempête Alex en octobre 2020.

Le gîte du Boréon

Les chiffres du jour 20,5 km, 672 m d+, 1549 m d-, IBP = 120, durée de l’étape : 8 h 30

Lundi 22 août : Le Boréon - La Madone de Fenestre

12/24° C

En quittant le Boréon par la déviation du GR 52, les dégâts de la tempête Alex  sont encore bien visibles.

L'accès au Boréon
2 ans après, l'impact d'Alex sur les chemins

Nous traversons l’espace nordique, rejoignons le GR 3 km plus loin et continuons par une légère montée vers Peïrastrèche (pierre étroite)  jusqu’au Gias de Peïrastrèche. Nous poursuivons en direction du refuge de Cougourde* à proximité duquel nous faisons une première pause.

* C’est d’ici que vient le nom de Cougourdine, l’apéritif servi par Charlie au refuge du Boréon et créé lorsqu’il était gardien de ce refuge en période hivernale.

Montée vers Peirastreche
Cime de l'Agnelière

Nous repartons en direction de la cime de l’Agnelière, puis bifurquons vers le Pas des Ladres (2 448 m) en croisant quelques chamois. Depuis le pas,  nous contemplons le lac de Trécolpas, auprès duquel nous sommes passés, et le chemin emprunté.
Pour redescendre en direction de la Madone de Fenestre nous débutons par une multitude de lacets puis enchaînons par une longue traversée surplombant d’anciennes moraines glaciaires et poursuivons dans le vallon où au détour du chemin, se dévoile le site de la Madone de Fenestre.

Le lac de Trecolpas depuis le Pas des Ladres
Descente du Pas des Ladres
La Madonne de Fenestre

Les chiffres du jour 12,7 km, 1001 m d+, 595 m d-, IBP = 99, durée de l’étape : 6 h 30

Mardi 23 août : La Madone de Fenestre - Refuge de Nice

13/24° C

Nous quittons le sanctuaire de la Madone de Fenestre en direction de la vacherie toute proche. Après cette courte descente la pente s’inverse et nous débutons notre ascension vers le pas du Mont Colomb, dans la prairie, puis franchissons sans difficulté les différents ressauts.

La vacherie
Une montée facile

Avec l’altitude, le terrain devient de plus en plus minéral et certains passages demandent plus d’efforts. L’entraide s’organise. La pente se raidit nettement dans les derniers mètres menant au pas du Mont Colomb (2548 m) et une fois en haut nous regardons fièrement le chemin parcouru.

La solidarité dans les passages délicats
La montée au Pas-du-Mont-Colomb

Après une pause photo, il faut redescendre et rester concentrés, car un étroit couloir à forte déclivité, qui constitue l’un des passages les plus techniques de l’itinéraire, nous attend. Pas de panique, nous rangeons nos bâtons, utilisons les mains et franchissons tous l’obstacle. La suite est moins pentue, mais toujours aussi minérale. Nous progressons dans un chaos rocheux en essayant de repérer le balisage.

Descente par un étroit couloir à forte déclivité
Ne cherchez pas le chemin, c'est tout droit

Nous atteignons le barrage du lac de la Fous, où des plongeurs effectuent des travaux de changement de sonde de niveaux. Notre objectif du jour est en vue au bout du lac. Nous nous accordons une pause repas et pour certains une petite sieste avant de finir l’étape. Les plus connectés et les moins fatigués, rechargent leur téléphone (1/4 d’heure de pédalage = 10% de batterie).

Le lac de Fouse et le refuge de Nice
Chargeur USB

Les chiffres du jour 5,9 km, 727 m d+, 422 m d-, IBP = 87, durée de l’étape : 6 h 30

Mercredi 24 août : Refuge de Nice - Refuge des Merveilles

12/26° C

Au lever du jour, comme hier soir les bouquetins s’approchent sans aucune crainte du refuge.
Ce matin, nous commençons notre étape en montant sur des polis glaciaires en direction du lac Niré‚ (2 353 m), longeant un torrent et une cascade. Nous contournons le lac et poursuivons notre chemin passant à proximité de 3 petits lacs (ou lagarots) situés au pied de la face nord de la Tête du lac Autier.

Cascade en dessous du lac NIré
Un jeune bouquetin matinal
Le lac Niré

Nous traversons le vallon et serpentons au milieu des pierriers et prenons le temps d’observer en contrebas les lacs et le chemin emprunté. Notre avancée dans la pente finale se fait sous la surveillance de plusieurs bouquetins peu impressionnés par notre vitesse de progression.

Vue sur les lagarots
Une ascension sous haute surveillance

Il est 10 h 1 5 quand nous atteignons enfin la baisse du Basto (2693 m) le passage le plus haut de la grande traversée du Mercantour. Depuis la baisse, se dressent au sud-est le mythique sommet du mont Bégo et au nord-est le prestigieux Mont Gélas et sa voisine la Malédie qui se détachent dans le ciel.

Au plus haut passage de la GTM
La vue est dégagée

Après cette montée soutenue, nous entamons notre première descente dans un petit couloir rocheux tracé par le passage des randonneurs puis suivons le balisage au milieu de bloc de pierre avant d’arriver au lac du Basto. Nous remontons ensuite par quelques lacets bien tracés jusqu’à la baisse de Valmasque (2549 m) où nous profitons de la vue plongeante sur la vallée des Merveilles et ses multiples lacs.

C'es bien un GR
Le lac du Basto
Baisse de Valmasque
Après un début de descente par un sentier sinueux en passant entre deux lagarots, nous abordons le vallon des Merveilles connu pour ses multiples gravures rupestres datant de 2 500 ans avant notre ère, et les légendes qui les entourent.
Plus de 40 000 représentations font la renommée de ce site classé monument historique à ciel ouvert.

Si ces gravures sont précieuses pour les ethnologues et autres chercheurs, tous les randonneurs qui transitent dans la vallée ne sont pas aussi réceptifs surtout après avoir parcouru d’autres vallées au paysage méritant tout autant le qualificatif de merveille.
Après cette traversée très encadrée de la vallée, nous arrivons en vue du lac long supérieur au bord duquel est situé le refuge des Merveilles.

Refuge des Merveilles

Les chiffres du jour 9,5 km, 653 m d+, 783 m d-, IBP = 96, durée de l’étape : 8 h 15

Jeudi 25 août : Refuge des Merveilles - Camp d'Argent

13/29° C

Nous quittons le refuge en montant vers le pas du Diable  longeant au passage de nombreux lacs.

Le pas du Diable
Lac du Trem

Une fois franchi le pas nous passons progressivement de la haute montagne à la moyenne montagne de la Bévéra. Les paysages changent nettement, les roches laissent la place à de vastes pâturages. Nous franchissons le col de Raus (1 999 m) et poursuivons la descente vers la Baisse de Saint Véran.

La fin de la haute montagne minérale
Baisse de Saint-Véran
Retour en moyenne montagne
Avant notre deuxième pause, nous remontons jusqu’à la pointe des 3-Communes où le fort de la Redoute construit en 1898 témoigne de faits de guerres remontant jusqu’à l’époque napoléonienne. Ce belvédère, à cheval entre les trois vallées de la Vésubie, de la Bévéra et de la Roya, offre par beau temps une vue sur les plus hauts sommets de la Corse qui émergent au milieu de la Méditerranée, mais aujourd’hui les nuages nous privent de cette perspective.
Nous finissons l’étape du jour en descendant sur de paisibles chemins jusqu’à la Baisse de Tueis (1888 m) et poursuivons alternativement sur la route D 68 et sur les pistes de ski jusqu’à Camp d ‘Argent, petite station familiale de sports d’hiver.
Le fort de la Redoute à la pointe des 3-Communes
Arrivée à Camp d'Argent

Les chiffres du jour 13,3 km, 626 m d+, 1004 m d-, IBP = 95, durée de l’étape : 6 h 30

Vendredi 26 août : Camp d'Argent - Sospel

11/32° C

Après 9 jours sans pluie ni orage pendant nos marches, il fallait bien que ça arrive. Ce matin, l’orage tourne autour de nous. Nous partons au sec avec nos Gore-tex à portée de main. Au bout de 40 minutes, la pluie s’invite, tout le monde s’équipe, et Karin suit avec attention l’évolution de l’orage qui s’abat sur les crêtes à à-peine plus d’un kilomètre de nous.
Finalement, au bout d’une heure environ, la pluie se calme, l’orage s’éloigne. Nous passons à proximité de l’ancien casernement de Cabanes Vieilles et de l’épave d’un char US.
Vers 11 h 30, le ciel s’éclaircit et nous faisons une pause à la Baisse de la Déa.
Casernement de Cabanes-Vieilles et épave d'un char US
Baisse de la Dea

Nous repartons ensuite vers la cime de Mangiabo où nous croisons un troupeau de brebis . Dans notre longue descente de l’après-midi nous découvrons çà et là des vestiges d’un passé militaire.

Cime de Mangiabo
Vestiges d'une activité militaire

A 3 km de Sospel, nous quittons le GR pour rejoindre directement notre objectif situé à l’écart de la ville.
Les 4 derniers kilomètres de notre plus longue étape, parcourus principalement sur route et sous une chaleur que nous avions évitée en altitude ces 10 derniers jours sont pénibles, et certains d’entre nous ne résistent pas à l’appel de la piscine du camping.

Les chiffres du jour 23,2 km, 550 m d+, 1871 m d-, IBP = 109, durée de l’étape : 8 heures

Samedi 27 août : Sospel - Menton

20/30° C

Nous débutons notre dernière étape en passant à Sospel que nous avions évité la veille. Nous passons à côté du vieux pont à péage datant du XIe siècle. Nous ne sommes alors qu’à 350 m d’altitude ce qui conduit certains randonneurs rencontrés, à ne pas faire la dernière étape, craignant une descente tranquille et sans intérêt vers la mer, mais c’est sans compter sur les aménageurs et baliseurs de la fédération qui ont tracé le GR 52 le long de la crête montagneuse autour du Gramondo et du Roc de l’Orméa. A la sortie de Sospel nous débutons donc la montée vers Colla Bassa longeant la frontière, théâtre d’événements militaires tragiques.

Le pont-péage du Sospel
Monument en mémoire de maquisards et soldats italiens

A  11 h 40, nous atteignons le col du Razet (1032 m) puis 1 heure plus tard Colla Bassa (1107 m). Les nuages s’épaississent. [Photo 82]. Après une première descente, une association locale exploitant un espace en permaculture, offre aux randonneurs le seul point de ravitaillement en eau de l’étape.

Colla Bassa
Ravitaillement en eau bienvenu
Le cueilleur du groupe
Les nuages se dispersent et la Méditerranée qu’on devinait jusque-là se dévoile plus nettement. 13 h 30, avant de s’attaquer à la dernière montée du séjour, J.D. cueille ses dernières mûres. Depuis 11 jours, il a pu comparer la qualité des framboises, myrtilles et mûres à différentes altitudes.
Trois quart d’heure plus tard nous arrivons au Col du Berceau (1090 m) à 5,5 km de notre destination finale.
Enfin la Méditerranée
Pause au col du Berceau

Après un rapide calcul notre dernière descente se fera sur une pente moyenne de 20 % : courage ! Nous faisons une dernière pause avant de s’y lancer.  A 3,5 km de l’arrivée nous sommes encore à 750 m d’altitude, Menton se rapproche (à moins que ce soit nous qui nous en rapprochions…).

Début de la dernière descente
Vue plongeante sur Menton

17 heures, le compte à rebours continue : 280 m d’altitude, 2 km de l’arrivée, la côte se dessine jusqu’au rocher de Monaco . Un quart d’heure plus tard nous passons sous l’autoroute A8 et finissons notre descente vers le port dans les ruelles de Menton.

Arrivée 2 km
Final dans les rues de Menton

Après cette dernière étape suivant la crête des Alpes qui plongent littéralement dans la mer, nous nous rafraîchissons dans nos chambres d’hôtel sur le port, et nous retrouvons pour un dernier dîner, occasion de fêter la fin de notre aventure.

La vue depuis notre dernier hébergement
Arrivée...

Les chiffres du jour 19,6 km, 1152 m d+, 1566 m d-, IBP = 118, durée de l’étape : 9 h 30

Dimanche 28 août : Fin d'une aventure

Le séjour s’achève, certains participants repartent tôt en train, d’autres profitent de Menton, ses plages et sa vieille ville avant de rejoindre Nice pour rentrer à Pessac en avion.

Depuis Saint-Etienne-de-Tinée, nous avons parcouru 174 km, monté 9828 m, et descendu 11039 m. En suivant, à partir du refuge de Rabuons, l’itinéraire de la grande traversée du Mercantour, nous avons apprécié les paysages de haute montagne de part et d’autre de la frontière franco-italienne. Nous avons pu apprécier l’authenticité des refuges, l’accueil de leurs gardiens, découvrir des sites uniques et multiplier les rencontres (à côté des groupes en séjour organisés par les agences spécialisés, nous avons pu échanger avec  le discret papy australien qui parcourait la GTM du pas de Larche à Sospel, le groupe d’amis qui suivait Richard sur une boucle de quelques jours autour de la Madone de Fenestre, le couple de Hollandais parti du Boréon et les charmantes étudiantes en médecine, Charlotte et Margaux qui bivouaquaient entre Isola et Camp d’Argent mais que nous retrouvions quotidiennement sur le chemin).

Logo synthèse GTA
En traversant les Alpes de Thonon-les-Bains à Menton, aventure vécue en partie ou totalement par 14 membres de l’ASCPA Rando, en 4 saisons nous avons relié le lac Léman à la Méditerranée en parcourant 686 km, montant 42614 m de dénivelé et descendant 43053 m.
Nous avons transité par la Suisse et l’Italie, traversé 5 départements français, le parc national de la Vanoise et du Mercantour, le parc naturel régional du Queyras et les Aires Protégées Alpi Marittime (Italie).
Au cours de nos 40 étapes nous avons apprécié les multiples facettes du Massif alpin, ses faune et flore variées et fait de nombreuses rencontres sur les chemins et dans les différents hébergements.
La fin de la traversée des Pyrénées en juillet 2022 et des Alpes en août 2022, ne marquent pas la fin des grandes randonnées itinérantes en montagne à l’ASCPA Rando. La France offre de nombreux autres itinéraires permettant à chacun de découvrir ce type d’aventure humaine.
A bientôt pour de nouvelles itinérances.

Retrouvez le récit des saisons précédentes :