La Dordogne de villages en barrages

Du 6 au 17 mai 2023

« L’Itinérêve » est un sentier de randonnée situé dans le département de la Corrèze. Il nous fait parcourir le plus long corridor forestier de France métropolitaine classé réserve de biosphère par l’UNESCO. Il commence à Confolent-Port-Dieu, à la hauteur d’Ussel, et se termine à Argentat-sur-Dordogne en suivant, rive droite, la haute vallée de la Dordogne.
Dans ses gorges, cinq barrages hydroélectriques se succèdent et transforment localement la rivière en lac.
Il permet aussi de découvrir des hameaux et des villages typiques qui ont gardé leur âme … mais probablement perdu quelques habitants.

Il est géré par l’association La Dordogne De Village En Barrages (LDDVEB) et fait l’objet d’un topoguide réédité en 2023 avec un nouvel itinéraire de 240 km rive gauche de la Dordogne.  

CÔTÉ TECHNIQUE, résumé des 10 jours de randonnées :

Le circuit réalisé est tracé à partir des données GPS enregistrées pendant les randonnées à raison d’un point tous les 10 mètres.

Ces mêmes données servent au calcul des chiffres du tableau ci-dessous.

Les dénivelés et altitudes ont été recalculés à partir des données cartographiques, ils peuvent donc être légèrement différents de ceux donnés à chaud en fin de randonnée et de ceux théoriques de la notice.

Pour l’IBP, les couleurs correspondent à un indice d’effort pour une préparation physique moyenne (plus de détails ici).

Droit à l’image : certaines photos ci-après montrent  les participants à cette sortie. Elles sont publiées avec le consentement oral de tous obtenu en début de sortie.

CÔTÉ TERRAIN :  En chiffres ronds, nous avons parcouru 200 km, monté 6500 m et descendu 7200 m durant ces dix jours bien remplis. Le circuit est très bien balisé avec un marquage type GR jaune et blanc et des informations sur des panneaux pour signaler des parties difficiles ou des modifications ainsi que des bornes à chaque changement de commune.
Peu, voire pas d’hésitation même en l’absence de reconnaissance
Les informations le long du sentier
Les informations le long du sentier

Nous avons marché la plupart du temps en forêt, dans une splendide hêtraie, sur des sentiers muletiers ou des chemins d’exploitation plus larges, tous bien entretenus avec panoramas sur la Dordogne ou les lacs de barrage.
 Peu de route et de voitures aux abords des villages, juste ce qu’il faut pour nous déposer le matin et nous reprendre le soir.

La hêtraie
Panorama sur le lac de Bort-les-Orgues

Nous sommes restés à des altitudes modestes (entre 266 m au niveau de la Dordogne et 788 m sur le plateau en haut des gorges), ça n’a pas empêché, chaque jour, des montées et descentes souvent assez courtes mais bien pentues qu’on n’imagine pas en Corrèze. Quelques connaisseurs les ont comparé à certaines du Pays Basque.

La montée sur le Haut des Aubazines
Descente de la Chapeloune (pente jusqu'à 21 %)

Nous avons traversé de nombreux cours d’eau, des « petits » ruisseaux à gué, des plus larges sur des passerelles aménagées et des rivières plus importantes sur des ponts routiers

A gué...
sur une passerelle...
...ou sur un pont
CÔTÉ MÉTÉO : Cette partie de la Corrèze est un coin de nature bien vert et la météo n’y est pas pour rien.
Temps frais le matin, le plus souvent couvert avec de beaux effets de nuages qui nous ont apporté la pluie certains jours,… mais aussi de beaux effets de ciel pour les panoramas et les photos.
Le soleil a aussi été au rendez-vous et fait de belles apparitions très appréciées surtout au moment des pique-niques.
L’avantage de marcher dans une hêtraie, c’est qu’elle sert de parapluie quand il se met à pleuvoir et de parasol quand le soleil tape. De plus, les feuilles en décomposition au sol forment un tapis moelleux sous la chaussure.
Ici, même par temps couvert, on peut voir le soleil !

J 1 - Samedi 6 mai : trajet ASCPA – Marcillac-la-Croisille

C’est une banalité à l’ASCPA Rando, les 16 participants sont à l’heure au rendez-vous. Les 5 chauffeurs embarquent bagages et passagers pour un trajet de 270 km par l’A89 en direction de Marcillac-la-Croisille à la station Marcillac Sport Nature (MSN) au bord du lac de barrage de la Valette d’une superficie de 230 ha.
Pauline, une des animatrices sportives, nous fait visiter les lieux et nous nous installons dans nos 2 dortoirs contigus (1côté homme et 1 côté femme) pour toute la durée de notre séjour et découvrons le restaurant avec sa terrasse et sa vue sur le lac. C’est dans ce cadre idyllique qu’un petit apéro convivial permet aux anciens de Dieulefit de se retrouver et aux nouveaux de faire connaissance. C’est aussi l’occasion de rencontrer et d’échanger avec Romain MARCAUD, le directeur du centre.
Ce soir et demain, un groupe d’une quarantaine de motards dînent à côté de nous. Ils sont très bien organisés,… ils ont même pensé à apporter leur propre fût de bière. Le reste du temps, nous avons eu la base pour nous seuls.

Le restaurant
Vue sur le lac au coucher du soleil

J 2 - Dimanche 7 mai : Confolent-Port-Dieu - Monestier-Port-Dieu

Étape de mise en jambes au départ de Confolent-Port-Dieu (776 m), petite commune rurale de 47 habitants, le bourg du village a vu le jour quand Port-Dieu fut immergé sous les eaux du barrage de Bort-les Orgues en 1951. La mairie, l’église et le cimetière de ce nouveau village, furent construits par EDF.
Départ à 9 h 30 sous une pluie battante, heureusement l’église ouverte permet de présenter l’étape du jour au sec.

Un départ bien arrosé

Après 2 km de descente douce puis rapide et la 1ère chute, nous atteignons la queue du barrage de Bort-les-Orgues  à hauteur de la digue d’Arpiat qui a remplacé le pont du même nom.

Premier contact avec la Dordogne à la digue d'Arpiat
Premier contact avec la Dordogne à la digue d'Arpiat

Nous longeons la retenue plus ou moins près du bord en franchissant des ruisseaux (en pointillé sur la carte mais en trait plein sur le terrain) pour arriver au  site de Port Dieu qui comprend aujourd’hui la chapelle St Martin puis l’église des Manents, où nous pique-niquons, et son presbytère

La chapelle Saint-Martin
L'église de Manents
L'église de Manents
Nous continuons  plein sud, toujours en longeant la retenue, avec des passages un peu plus difficiles faits d’une succession de ruisseaux, de raidillons et de parties en dévers.
Nous arrivons à Monestier-Port-Dieu où nous faisons un crochet par le site de la Vie pour admirer le point de vue.
Les véhicules arrivent au parking en même temps que nous … merci le téléphone mobile et le GPS !
Le site de la Vie

Les chiffres du jour : distance 13,8 km ; dénivelé + 523 m ; dénivelé – 621 m ; IBP 57

J 3 - Lundi 8 mai : Monestier-Port-Dieu - Les Aubazines (base de loisirs)

Départ de l’église de Saint-Côme et Saint-Damien à Monestier-Port-Dieu (707m), un village de 108 habitants situé en surplomb de la Dordogne. A l’origine, la commune s’étendait jusqu’à la Dordogne mais la mise en eau du barrage en 1951 a profondément changé le visage de la vallée et donc de la commune.
Les villages du Mialet, de la Jugie et d’Estreture sont sous les eaux. La commune comprend actuellement une partie de la surface lacustre de la retenue du barrage de Bort-Les-Orgues. Descente jusqu’à la rivière Le Dognon qu’on traverse sur une passerelle avant une remontée courte mais pentue.
Direction plein sud, traversée à découvert des hameaux de Feneyrol puis de La Bournerie sous l’œil médusé de troupeaux pas habitués à une telle foule.
On peut même plus paître tranquille !
Et pourquoi pas Pessac-Léognan ?!

A travers une hêtraie bien moussue, avec craquement de chute d’arbres pas très loin de nous, nous rejoignons le bord de la retenue où nous apercevons au loin sur l’autre rive le château de Val (suivez la flèche jaune), puis le hameau d’Outreval et remontons jusqu’à celui de Le Mont avant le pique-nique.

La hêtraie et ses arbres moussous
Le lac de Bort-les-Orgues et le château de Val vus depuis La Roche
Passage au pied d’un chêne de Sully (+ 300 ans). Nous traversons la rivière le Lys sur une passerelle récente (avec panneaux signalant la présence d’une caméra de vidéo-surveillance qu’on n’a pas vue) la précédente ayant été vandalisée en 2021, pour rejoindre La Bergerie et remonter à Sauliac. Descente vers Le Peuch en empruntant un peu de route goudronnée, puis direction Les Aubazines par un large chemin plat (reste de travaux SNCF inachevés des années 50 pour la fenêtre tunnelière de Vioux qui n’a jamais vu le jour) qui suit le ruisseau de Chassang jusqu’au lac.
Fin de journée perturbée, à 1 km environ de notre arrivée, c’est sur ce chemin sans aucune difficulté que Daniel chute lourdement et se blesse. Pendant que Monique apporte les premiers soins, Romain et Amandine, sa compagne, qui nous avaient rejoints, partent en courant sur les hauts d’Aubazine, la pente est très très raide, (certains d’entre-nous l’ont escaladée derrière en s’aidant des mains) pour trouver du réseau, le numéro de téléphone du dentiste de garde (on est 8 Mai jour férié), prendre rendez-vous et approcher les véhicules au plus près.
Grand merci à Romain et Amandine pour leur efficacité, grâce à leur aide, 45 minutes seulement après sa chute, Daniel est chez un dentiste à Bort-les-Orgues.

Les chiffres du jour : distance 18,1 km ; dénivelé + 617 m ; dénivelé – 753 m ; IBP 77

J 4 - Mardi 9 mai : Les Aubazines - Saint-Julien-près-Bort

Daniel qui était venu avec sa voiture rentre chez lui pour se soigner.
Monique et Viviane, prudentes, font le choix de rester à MSN pour éviter cette étape difficile avec passage au point culminant de notre circuit (788 m) et se réserver pour les suivantes.
 Départ de la base de loisirs des Aubazines pour atteindre à travers bois et sans aucune difficulté le barrage de Bort-les-Orgues. Il a été construit entre 1942 et 1951 et mis en service en 1952, sa production est estimée à la consommation de 128.000 foyers. Descente très raide partiellement aménagée avec des escaliers escarpés jusqu’au pied du barrage, 100 m d’eau sont retenus au dessus de nos têtes.
Le barrage de Bort-les- Orgues, vu d'en haut et d'en bas
Le barrage de Bort-les- Orgues, vu d'en haut et d'en bas

Dorénavant à chaque limite de commune, nous trouverons une borne numérotée qui nous indique le nom de la commune ainsi que le kilométrage parcouru depuis notre départ de Confolent-Port-Dieu d’un côté (ici 32 km) et celui restant à parcourir pour atteindre Argentat de l’autre côté.
Elles sont au nombre de 17 et servent aussi à se situer en cas d’appel des secours. Traversée rive droite de Bort-les-Orgues et pause banane devant l’office du tourisme où la pluie nous rattrape.

La borne n° 1
La borne n° 1
L'abri d'Éric
L'abri d'Éric

Dès la sortie de Bort-les-Orgues, longue montée de 3 km dans une magnifique hêtraie jusqu’au belvédère des orgues où Eric marque beaucoup de points d’un seul coup pour son examen d’animateur en nous trouvant un abri pour le pique-nique.
Le panorama sur Bort et les orgues est un « peu » bouché mais nous sommes au sec !

le "panorama"
Le "panorama"
Les orgues de Bort
Les orgues de Bort

Route jusqu’au hameau de Puy-de-Bort avant de retrouver un chemin et descendre vers les hameaux de Saunat, Lagrange, et continuer, à plat, vers ceux de Pailler, Cronzat où une coupe à blanc a fait disparaître le chemin et les marquages, il faut sortir le GPS. Nous arrivons au parking du site de Saint-Nazaire, nous sommes mouillés et certains ont froid, la fatigue se fait sentir en cette fin de 3e journée, Jean-Luc est le seul volontaire pour faire l’aller-retour (1 km) au point de vue sur la confluence de la Dordogne et de la Diège, et en plus il a pris des photos !
Je demande à Romain de venir nous récupérer ici plutôt qu’au village de Saint-Julien-près-Bort encore distant de 1,5 km, à la satisfaction générale.

Points de vue depuis le site de Saint-Nazaire

Et à notre arrivée à MSN, Monique et Viviane nous ont réservé une surprise, elles sont allées au marché de Marcillac le matin et ont rapporté quelques petites gâteries locales. C’est spontané, pas prévu mais bougrement convivial après cette dure journée bien arrosée.
Cerise sur les gâteaux,  Romain nous met à disposition 2 chambres chauffées pour faire sécher vêtements et chaussures afin de pouvoir repartir sec demain matin.

Les chiffres du jour : distance 21,1 km ; dénivelé + 696 m ; dénivelé – 680 m ; IBP 75

J 5 - Mercredi 10 mai : Saint-Julien-près-Bort - Liginiac

Départ de Saint-Julien-près-Bort (608 m), village d’environ 420 habitants, jumelé depuis 2017 avec la commune de Sarroux, pour rejoindre le hameau de Laborde et remonter vers le nord pour franchir la Diège sur un pont routier et rejoindre le hameau de Rotabourg.

Pause banane au pont de Rotabourg sur la Diège
Pause banane au pont de Rotabourg sur la Diège
Ce qu'il ne faut pas faire pour devenir animateur !
Ce qu'il ne faut pas faire pour devenir animateur !

Le chemin passe près de l’église Saint-Pardoux-de-Guéret (commune de Roche-Le-Peyroux) et atteint le belvédère des Gregeolles avec vue imprenable sur la vallée encaissée, la confluence de la Diège et de la Dordogne et le site de Saint Nazaire où nous sommes passés hier. Il fait grand soleil et c’est l’endroit rêvé pour notre pique-nique.

L'église de Saint-Pardoux-de-Guéret
L'église de Saint-Pardoux-de-Guéret
Le panorama depuis le belvédère des Gregeolles (à gauche la Diège, à droite la Dordogne)

Nous montons au nord par la route vers la Croix d’Anglard, le hameau de Chassagnole, traversée de l’Artaude par un pont routier avant d’atteindre La Chaux. Quelques courageux vont voir la cascade du saut de Juillac (aller-retour un peu physique) et le point de vue du Roc-Grand.
Après le hameau de Juillac, nous atteignons Liginiac, terme de notre étape, un « bourg-rue » de 583 habitants avec un bel ensemble architectural autour de l’église romane, de son clocher-porche gothique et de la bastide, une bâtisse devenue la mairie.

La mairie de Liginiac
La mairie de Liginiac
...et l'église

4

?

4 communes traversées ce jour, mais nous sommes passés trop vite près de la borne 4 pour la prendre en photo !

Les chiffres du jour : distance 19,8 km ; dénivelé +546 m ; dénivelé – 584 m ; IBP 66

J 6 - Jeudi 11 mai : Pisse-Lèbre - Les Ages

Journée un peu plus facile. Départ de Pisse-Lèbre pour atteindre rapidement le puy de Manzarol, point culminant de la journée avec table d’orientation et vue sur le barrage de Triouzoune.
Gérard donne quelques explications sur la formation du basalte. Courte descente avant le centre de loisir du Maury pour rester ensuite à des altitudes comprises entre 610 et 660 m jusqu’à la hauteur de Monange.
Nouvelle courte descente jusqu’à Sérandon, son église romane Sainte-Radegonde, son portail aux pentures très travaillées et son cadran solaire analemmatique au milieu du village.

L'église Sainte-Radegonde de Sérandon
C'est ça un cadran analemmantique
Au passage un Corrézien de pures souches vous salue bien
Longue descente par le hameau de Sandère, le château de la Charlane pour arriver sur la commune de Clémensac. Nous pique-niquons sur le site de l’ancien moulin près de la « Méridienne verte*
* La « Méridienne verte » est un projet artistique de l’architecte français Paul Chemetov visant à matérialiser le tracé du méridien de Paris en France par des arbres. Il a été réalisé pour les cérémonies de l’an 2000 en France.
Le pique-nique à Clémensac

Crochet par le belvédère de Gratte-Bruyère et son panorama sur la retenue de l’Aigle.

Direction Douniol par la route qu’on quitte rapidement pour prendre le chemin de Barriera et descendre, à travers bois, vers la Dordogne qu’on atteint à la hauteur de l’aire de mise à l’eau de La Nau, à cet endroit, la route qui reliait la Corrèze au Cantal est noyée sous l’eau du barrage de l’Aigle.
Traversée de la D168 et remontée, la seule de la journée, par un chemin sur le plateau jusqu’au hameau Les Ages, terme de l’étape. En attendant les voitures Monique et Catherine orchestrent une séance d’étirements.
Jean-Luc peut témoigner que les hommes peuvent aussi y participer, mais certains ont fait un autre choix.

Deux types d’étirements en attendant nos chauffeurs…

Les chiffres du jour : distance 18,7 km ; dénivelé +352 m ; dénivelé – 475 m ; IBP 57

J 7 - Vendredi 12 mai : Les Ages - Le Mons

Fond du ciel gris clair avec nuages gris foncé à l’avant, la pluie nous rattrape peu de temps après le départ et ne nous lâche plus de la matinée.
Du hameau Les Ages, on atteint par la route la Renaudie. Descente au moulin de Tony, très en ruine, au bord de la Triouzoune qui se jette dans la Dordogne. Il fallait être courageux, quand on habitait sur le plateau pour y descendre et surtout en remonter.

La Triouzoune
Les ruines du moulin de Tony
Remontée jusqu’à la route qui nous conduit, à plat, au hameau de Fontloube, nous n’irons pas acheter de fromage à la ferme, le magasin n’ouvre qu’à 17 heures. Arrivée sur la D982 qu’on emprunte sur 600 m pour arriver au point culminant de la journée (584 m), l’ancienne école du Vent Haut isolée au milieu de rien qui a gardé sa cloche et qui est transformée en centre d’hébergement. Les gamins ne devaient pas ménager leur peine pour y venir à pied depuis les hameaux alentours ! Descente en pleine nature par une piste au ruisseau de l’Héritier qu’on longe pour arriver au bord de la Dordogne point le plus bas du jour (359 m).
Remontée très raide vers le hameau de la Croix de Layre. La pluie diminue, pique-nique rapide puis descente raide jusqu’au pont de Lamirande sur le ruisseau de Lachaux et sa cascade pour rejoindre la route.
Encore un petit passage à gué...
et c'est la pause au pont de Lamirande
Pause bien méritée au soleil avant une remontée par la route d’abord puis par un chemin très pentu dans sa première partie pour atteindre le plateau et terminer l’étape à Le Mons.
A 1 km de l’arrivée, pluie, coups de tonnerre et un peu de grêle nous font accélérer le pas. Nos chauffeurs prévenus suffisamment longtemps à l’avance nous attendent … super !
La cascade de Lachaud
3 des communes traversées aujourd'hui

Nous avons passé les 100 km aujourd’hui et donc fait plus de la moitié du circuit

Les chiffres du jour : distance 18,8 km ; dénivelé +662 m ; dénivelé – 662 m ; IBP 74

J 8 - Samedi 13 mai : Le Mons - May

Étape la plus difficile du circuit. Départ du hameau du Mons (545 m) vers celui de La Terrade pour prendre un chemin puis la route afin de traverser le ruisseau du Pont Aubert. Coup d’œil au moulin de Puy Long et poursuite jusqu’au hameau de Lafage, puis Le Pescher, Le Bourly avant d’atteindre Durfort.
Comme depuis le début du circuit, là c’est l’occasion d’admirer le patrimoine : fours à pain, granges avec leur porte voutée, croix,… en plus des églises.
Échantillons du patrimoine local
Échantillons du patrimoine local
Descente très raide (panorama sur les monts d’Auvergne, la vallée du Pont Aubert avec en premier plan la centrale électrique du Breuil) jusqu’à Le Moulinot où se trouve le site des « Maquettes ». Il s’agit de maquettes du barrage qui ont servi à différents essais en miniature pour tester le comportement de l’eau avant la mise en œuvre grandeur nature.
Tout le monde est partant pour un aller-retour à plat de 1,6 km le long de la Dordogne pour voir le barrage de l’Aigle situé 300 m en amont.
Partie visible du barrage de l'Aigle
Partie visible du barrage de l'Aigle
...et sa maquette
Retour sur nos pas et toujours à plat en suivant la Dordogne arrivée au bout de la route à La Grafouillère.
De là, une montée très raide (vue imprenable sur les méandres de la Dordogne et le confluent de l’Auze au Pont des Anglais) qui nous ramène à Durfort à 300 m de l’endroit où nous sommes passés tout à l’heure.
C’est l’heure du pique-nique avant d’attaquer la deuxième difficulté de la journée.
Déjeuner sur l'herbe (et au soleil)
Échappée sur la Dordogne à l'approche de Spontour

Nouvelle descente raide dans la seconde partie vers la Dordogne et le village de Spontour, ancien centre de construction des gabares et port le plus en amont d’où embarquaient les gabariers.
Nouvelle montée très raide par le « chemin des morts » (celui par lequel les cercueils étaient remontés par les habitants au cimetière de Soursac) jusqu’à Le Poumeyrol. Poursuite de la remontée vers le nord, traversée du ruisseau Rioux Grand, des hameaux de Chalimont, Sialve, du ruisseau des communaux avant d’atteindre May terme de cette étape.

Une pause à Spontour avant d'attaquer le chemin des Morts
Pierre sur laquelle on reposait le cercueil pour reprendre souffle

Pas de nouvelle borne aujourd’hui, tous ces efforts pour rester sur la même commune !

Les chiffres du jour : distance 22,8 km ; dénivelé +823 m ; dénivelé – 828 m ; IBP 99

J 9 - Dimanche 14 mai : May - Le Peuch

Nous nous rapprochons de MSN, les départs se font de plus en plus tôt, 8 h 40 aujourd’hui. Cette étape emprunte pratiquement sur toute sa longueur « le GRP entre Dordogne et Ventadour ».
Départ du hameau de May 536 m. Longue descente en forêt par une piste jusqu’à un débouché dans une épingle à cheveux avec vue sur la vallée de la Luzège et le viaduc des Rochers Noirs, pont suspendu (hauteur 92 m longueur 160 m) inauguré en 1913 où passait le « Tacot » tortillard trans-corrézien qui, jusqu’en 1959, reliait à toute allure Tulle à Ussel 190 km en 8 heures en desservant 15 localités, autre époque ! Il est en cours de restauration dans le but d’une exploitation touristique.
Poursuite de la descente jusqu’au Pont Rouge pour enjamber la Luzège et rejoindre par la D978 le vieux bourg de Laval-sur-Luzège, ses vieilles demeures couvertes de lauzes, sa fontaine qui s’écoule dans un sarcophage en pierre, son église au clocher mur à 2 baies. De là, un sentier descend à nouveau vers la Luzège à la confluence avec le ruisseau de Lauge.
Le viaduc des Rochers noirs
Le viaduc des Rochers noirs
L'église de Luzège
L'église de Luzège
Grange et maison
d'habitation typiques
Recyclage inattendu... mais astucieux d'un sarcophage
Forte montée à travers bois jusqu’au hameau de L’échamel par une piste en lacet, ça rend l’effort plus doux.
Magnifique four à pain encore utilisé avec sa réserve de bois, un de plus, nous en avons vu un grand nombre depuis notre départ pas tous aussi bien conservés.
Le four à pain
Le four à pain

Pour certains, détour de 1 km pour le site des Roches Blanches et son superbe panorama sur une boucle de la Luzège.

Panorama des Roches blanches

Descente par la route vers le hameau de L’Herbeil (chapelle) puis le pont sur le ruisseau de la Sombre. Remontée sur le plateau jusqu’à l’altitude 529 m. De là, on quitte le GRP pour entamer la partie la plus physique du circuit, une descente d’abord douce jusqu’au point de vue du Roc Grand, puis brutale (pente jusqu’à 21 %) pour atteindre la Dordogne à la hauteur du ruisseau de Lareste, puis une remontée raide d’abord (pente jusqu’à 15 %) jusqu’à l’altitude 489 m, on y retrouve le GRP, plus douce ensuite jusqu’au hameau de La Chapeloune, fin de l’étape pour Monique et l’animateur qui l’accompagne.
Pour le reste du groupe, il reste 3 km à parcourir avant d’arriver à Le Peuch (580 m).

Et encore 2 bornes aujourd’hui !

Les chiffres du jour : distance 20 km ; dénivelé +813 m ; dénivelé – 768 m ; IBP 85

J 10 - Lundi 15 mai : Le Peuch - Murat

Monique reste à MSN afin de ne pas aggraver son mal au genou.
Nous quittons rapidement la D 13 et traversons le hameau de La Vedrenne pour entrer dans le pays de la châtaigne, ce fruit actuellement boudé, mais qui a sauvé de la famine des centaines de milliers de personnes avant l’apparition de la pomme de terre. Après avoir franchi le ruisseau de Saint-Merd sur le pont de Gire, nous remontons vers le hameau de Vergne et poursuivons notre parcours en suivant pistes et vieux chemins communaux.

Un message d'amour laissé sur un réseau social très confidentiel
2 châtaigniers repartis du tronc après la maladie de l'encre

Entre le belvédère du Busatier à 15 minutes et le jardin de Bardot à 45 minutes, le choix du jardin, 3 fois plus long, est vite fait. Quand on aime, on ne compte pas ! Après une franche descente, nous découvrons d’abord la grotte des maquisards qui a servi de cache en 1943 à des jeunes réfractaires au STO recherchés par la police de Vichy et l’occupant allemand. L’habitat est précaire mais la vue sur la Dordogne imprenable.

La grotte des maquisards
Vue sur la Dordogne

Nous arrivons ensuite aux vestiges du jardin de Bardot et ses cultures en terrasses s’étageant jusqu’à la Dordogne. Il fut créé au début du XXe siècle par Joseph Mas, surnommé Bardot du nom de la ferme de ses grands-parents (rien à voir avec Brigitte…) et fit découvrir des cultures alors ignorées dans la région comme les fraises et les pêches.

Non seulement elle n’est pas là mais, en plus, il faut faire le boulot à sa place … allez on se casse !

Nous remontons ensuite à travers bois sur Brigoux et Coufinier. Après la traversée du ruisseau des Firgues, nous longeons les 17 hectares de panneaux photovoltaïques de Gros-Chassang  (37 000 panneaux pour une puissance de 12 mégawatts)  avant de suivre une route goudronnée et traverser le hameau de Soumaille et son intéressant patrimoine bâti.
Nous quittons la route peu après pour suivre un chemin à travers une belle hêtraie qui nous mène à Murat, terme de notre étape du jour.
Elle se termine à côté de la ferme « Roc du chien » d’Hélène une jeune (et belle) fromagère qui, à la demande d’Amandine, s’est rendue disponible pour nous recevoir, nous faire goûter ses productions et … nous les vendre, succès garanti.
Nous avons vu les cochons, les vaches, les fromages... mais pas les otaries

Et 3 de plus au compteur…

Annabelle MILLOT, coordinatrice du circuit au sein de l’association LDDVB et corédactrice du topoguide nous a rejoint ce soir à MSN, à ma demande, pour un échange apprécié avec le groupe sur le circuit où chacun a eu la possibilité d’exprimer son ressenti, de donner des idées.

Les chiffres du jour : distance 20,1 km ; dénivelé + 645 m ; dénivelé – 716 m ; IBP 75

J 11 - Mardi 16 mai : Murat - Argentat

Pour éviter des chiens agressifs en liberté, problème connu, récurent mais sans solution à ce jour, Romain nous dépose après Murat au lieu dit Le Buisson à la fin de la route goudronnée.
Le chemin, parsemé de lavoirs et d’abreuvoirs (considérés comme les ” stations essence ” d’antan, soulignant l’importance des voies de circulation) nous conduit vers les hameaux de Seyt, Laval, Gramont et ses très belles demeures.
Le vieux village de Gramont

A la sortie de Gramont, une large piste forestière nous mène au bourg de Saint-Martin-la-Méanne que nous quittons en empruntant un courrijoux (petit chemin bordé de pierres sèches) avant de traverser la D29 et rejoindre le hameau de Lavastroux en suivant une route en lacets descendants vers un belvédère d’où l’on découvre le barrage de Chastang.

Non Marco, ce n'est pas le moment, il reste du chemin !
Le barrage de Chastang
Une succession de dénivelés positifs et négatifs nous mène jusqu’à Serval, puis une longue côte nous conduit à St-Martial-d’Entraygues pour le pique-nique. Nous poursuivons pour entamer dans une forêt la descente vers Gibanel et son château au confluent du Doustre et de la Dordogne.
Nous suivons ensuite la très passante D18 sur environ 1 km avant de la quitter pour entamer une dernière, mais sévère montée menant au hameau d’Aumont
D18, prudence. Bravo Éric ça c'est de la file indienne !
Retour à la "civilisation", ça sent l'écurie

Et voilà les deux dernières, la N° 17 est particulièrement appréciée

Nous descendons ensuite vers la vallée et le hameau de la Charrière avant de rejoindre la D131 un peu avant Le Longour  pour arriver sur les quais d’Argentat, terme de ces 10 jours de  randonnée et presque 200 km parcourus.
Monique n’a pas marché avec nous aujourd’hui, elle a visité Argentat et nous a encore fait une sacré surprise, elle a monté sa boutique de lingerie à côté du bistrot où nous arrosons notre arrivée !
Le pont et les quais d'Argentat
Les rescapés devant la gabare
La boutique de Monique
Une arrivée bien arrosée, comme au départ, mais différemment

Les chiffres du jour : distance 22,6 km ; dénivelé + 810 m ; dénivelé – 1106 m ; IBP 87

Soirée festive avec apéritif de clôture (avec les restes du jour d’arrivée) et menu surprise concocté par Olivier, le cuisinier de MSN, qui nous a régalé tout au long du séjour et s’est éclaté ce soir avec melon au porto, farci dur un plat typiquement corrézien, fromages locaux et crème brûlée. Bravo Olivier !

J 12 - Mercredi 17 mai : Marcillac-sur-Croisille - Pessac

Pas de contrainte horaire aujourd’hui mais tout le monde est à l’heure habituelle pour le dernier petit déjeuner.
Rangement, nettoyage, chargement des voitures … et c’est le départ pour Pessac.
Viviane et Dominique venues avec Daniel repartent l’une avec Jacques, l’autre avec Eric d’où l’intérêt de ne pas remplir totalement toutes les voitures quand on fait du covoiturage.
Le trajet de retour s’est bien passé pour tout le monde.

Des aides précieuses, merci à :

Daniel co-organisateur de cette sortie qui a fait un gros travail de préparation sur le découpage des étapes, les traces, et le décryptage des cartes dont, malheureusement, il n’a pas profité sur le terrain, contraint de renoncer après sa chute le deuxième jour. Ce travail nous a été très utile, nous n’avons eu aucune mauvaise surprise tout au long de ce parcours non reconnu à l’avance.

Gérard qui, en plus de l’interface avec la FFR pour l’immatriculation tourisme et pour laquelle il a dû gérer une modification de notice, a encore été élu meilleur serre-file du Sud-Ouest par Françoise … et ses bâtons sont toujours comme neufs.

 Éric, animateur en formation, qui a été sollicité beaucoup plus que prévu suite au départ de Daniel mais surtout à cause de l’hétérogénéité du groupe. Il a animé 9 des 10 randonnées permettant aux 2 animateurs restants de se répartir dans la file qui s’étirait beaucoup dans les montées et ainsi d’être plus en sécurité.
Pas de doute qu’il va obtenir son brevet fédéral haut la main après une telle expérience.

Annabelle MILLOT, coordinatrice du circuit au sein de l’association LDDVB et corédactrice du topoguide, qui m’a aidé à préparer cette sortie en me fournissant des traces GPS actualisées et des informations sur le franchissement des cours d’eau (existence et état des passerelles).
En retour, je lui ai signalé quelques difficultés rencontrées sur le terrain  (arbres tombés en travers du chemin, quelques marquages à améliorer…) qu’elle va prendre en compte pour les suivants.

Romain MARCAUD directeur de MSN (Marcillac Sport Nature) et toute sa jeune équipe dynamique qui ont vraiment été très à l’écoute pour nous rendre le séjour le plus confortable possible.
C’est la première fois qu’il faisait une prestation complète de ce type pour des randonneurs et il envisage de reprendre l’idée pour élargir son panel d’activité.
De plus l’aide spontanée et désintéressée apportée par Romain et Amandine pour la prise en charge de Daniel après sa chute un jour férié (8 Mai) au fin fond de la Corrèze a été très efficace. On ne pouvait faire mieux.

Enfin merci aux chauffeurs qui ont covoituré ainsi qu’à ceux qui s’étaient proposés mais qui n’ont pas eu besoin de prendre leur voiture car l’offre était supérieure au besoin, à ceux qui ont partagé leurs photos, certaines m’ont servi à illustrer ce compte rendu,

et à tous les participants qui m’ont fait confiance et se sont lancés dans cette aventure qui leur a permis de découvrir ce coin de Corrèze un peu (beaucoup) pentu où une récompense est au bout de chaque effort, c’est ça l’Itinérêve !

Philippe

Bonus : Durant les 200 km de l’Itinérêve pas une fleur n’a pu échapper à la sagacité de Dominique et à l’objectif de son appareil.
Grand merci à elle de nous faire partager et découvrir d’autres richesses du chemin en découvrant  son herbier virtuel.