Le tour des monts du Cantal

Du 19 au 26 juin et du 20 au 27 juin

Du lundi 20 juin au samedi 25 et du mardi 21 au dimanche 26 juin deux groupes d’adhérents de notre club ont parcouru les «ruines» du plus grand volcan d’Europe : le stratovolcan du Cantal.
Cet édifice volcanique s’est édifié pour l’essentiel entre -13 millions d’années et-2 millions d’années. Il a pour base les terrains érodés du massif Hercynien.
Il y a 2 millions d’années ce volcan avait une altitude de 3000 m. De de nos jours le plus haut sommet le Plomb du Cantal culmine à 1855 m.
Dans cet intervalle de temps c’est une hauteur de 1100 m de roches qui ont été érodés par les variations de température, les eaux courantes, les glaciers et transportés vers l’océan Atlantique.

L’énorme volcan du Cantal de 80 km de diamètre s’est construit à partir du Miocène supérieur il y a 13 millions d’années.
Ses dimensions ont été comparables à celles de l’Etna actuel qui culmine à plus de 3000 m.
Son activité éruptive, très variée, s’est poursuivie durant 9 millions d’années.
C’est donc sur des ruines que nos six parcours nous ont conduits.
Les sommets Plomb du Cantal, Puy Mary, Puy Griou, Puy de Chavaroche, Puy Violent sont constitués de roches compactes (basalte de couleur noire et andésite de couleur grise) ils  surplombent les vallées fluviales qui rayonnent autour de l’édifice.
Actuellement, en Sicile, l’Etna toujours en éruption, fonctionne comme fonctionnait le volcan cantalien.

Notre terrain de jeu pour la semaine

Le GR 400 que nous avons parcouru décrit une boucle dans la partie centrale autour du Puy Griou;  chaque jour en partant des gîtes situés dans les vallées nous remontons vers une partie haute, pour redescendre en fin de journée dans un gîte situé en vallée.
Les deux groupes parcourant les mêmes itinéraires seules les conditions météorologiques variaient d’un jour à l’autre.
Le groupe 2 était mené par Chantal et Patrick, une première pour deux de nos nouveaux animateurs et Dominique “stagiaire” qui a perfectionné sur le terrain sa fin de période d’apprentissage.
Il a pu mener par moment, être bienveillant en serre-file et gérer le groupe lors de l’accident de Chantal.
Formation préparatoire sur le terrain et excellente mise en jambes  pour l’examen des 4 et 5 juillet qu’il a réussi avec brio.
Ce petit groupe fut malheureusement réduit de 9 à 10 personnes (Jeannine, n’ayant pu être des nôtres, son médecin lui ayant interdit le départ) ne fut pas épargné par les coups du sort puisque Marie-Françoise s’est fait mal au genou gauche et Chantal s’est fracturée la cheville à la fin de la 4e journée…

Lundi 20 juin : Super-Lioran - Lavialle

Le premier groupe au départ du gîte à Super-Lioran
Le second groupe au gîte du Bufadou le soir de leur arrivée

Le gîte du Bufadou est situé en bordure de la station de ski a quelques pas du terminal du téléphérique qui monte au Plomb du Cantal.
Le départ du GR 400 suit la piste de ski avec une pente supérieure à 10 % sur une longueur de 3 km il se poursuit par un chemin peu caillouteux.
Au fur et à mesure de l’ascension se dévoile une vue panoramique avec en premier plan la forme conique facilement repérable du Puy Griou (1690 m), il est le centre de notre périple.

Vue sur les vallées avec le puy de Peyre Arse (1806 m) sur la gauche
Montée vers le col de Serre

A partir du col de Rombière (1526 m) le sentier épouse les courbes de niveau il favorise l’observation des sommets situés alentours : Puy de Peyre Arse (1806 m) et Puy Mary (1783 m) puis s’incline, traverse la forêt de Lavialle, une belle hêtraie que nous quitterons pour atteindre le gîte du Puy Mary (1050 m).

Le second groupe sur la ligne de crête
Troupeaux à l'estive
Il faut parfois mettre les mains...
Photo souvenir au sommet

Les chiffres du jour : distance 16 km ; dénivelé + 527 m ; dénivelé – 692 m ; IBP 72

Mardi 21 juin : Lavialle - Le Falgoux

Le second groupe ne nous contredira pas sur ce point
Dans la hêtraie

Après un petit déjeuner copieux nous reprenons le GR 400.
Il descend vers le village de Le Claux sans l’atteindre. En effet après 2 km, au lieu-dit Lapeyre (1042 m) il remonte avec une pente supérieure à 10 % dans une hêtraie pour atteindre la ligne de crête (altitude 1286 m). En sortant de la forêt il débouche sur une prairie. La vue est alors dégagée sur l’étang de Lascourt et le village de Le Claux ainsi que les monts qui l’entourent.

Sur la ligne de crête
La descente sur le Falgoux au milieu des troupeaux

Le sentier se poursuit ensuite presque horizontalement sur la prairie pendant cinq kilomètres, puis s’incline pour descendre vers le village du Falgoux (900 m). Le gîte municipal est situé sous le village dans le terrain de camping en bordure de la rivière Le Mars.
Après l’installation au gîte notre dîner étant prévu au restaurant du village nous sommes remontés au bourg pour nous restaurer.

Le village du Falgoux
Séance d'étirements pour le second groupe

Les chiffres du jour : distance 14 km ; dénivelé + 519 m ; dénivelé – 748 m ; IBP 71

Mercredi 22 juin : Le Falgoux - Le Fau

Comme la veille pour le dîner, nous sommes remontés au restaurant pour prendre notre petit déjeuner.
Notre parcours sur le GR 400 traverse le pont sur le Mars à proximité du gîte, en direction du Puy Violent en entamant une montée de trois kilomètres à plus de 10 % dans la forêt du bois communal du Falgoux.
A la sortie de la hêtraie nous étions à 1266 m et venions de nous élever de 366 m.
Bonne nouvelle le sentier se poursuivait presque horizontalement pendant trois kilomètres mais nous savions tous que pour contourner le Puy Violent (1592 m) nous monterions à une altitude de 1549 m avec une pente de plus de 10 %.

Échelle à écureuil ?
Les vaches curieuses

Vers midi, le temps était légèrement pluvieux, l’orage grondait, le Puy Violent était dans les nuages, où trouver un coin pique-nique ? Descendre un peu pour nous abriter du vent ?
La descente entamée, le vent cessa, les nuages remontaient, le sommet du Puy Violent devenait visible, quelques troupeaux de vaches salers se trouvaient à proximité, des rochers arrondis rapprochés les uns des autres à quelques dizaines de mètres permirent à chacun de trouver son siège !
Le troupeau de vaches  qui paissait de l’autre côté du barbelé s’est approché… Nous connaissions les vaches qui rient, les vaches sérieuses nous connaissons maintenant les vaches curieuses !

Chacun son
animateur...

Le pique-nique terminé et les photos prises, nous reprenons le sentier qui nous conduira,  en passant de pâtures en petites parcelles de forêts, vers le tout petit village du Fau (37 habitants).
Le gîte communal, situé sous l’Auberge du Fau, est géré par un jeune couple sympathique, également gestionnaire de l’auberge dans laquelle nous fut servi un excellent diner.

Le second groupe : voiture-balai ? *

Lors de son arrivée au Falgoux , le responsable du gîte indique à Chantal et Patrick qu’une paire de lunettes avait été retrouvée par deux jeunes randonneurs sur le chemin.
Après questionnement auprès du groupe, elle n’appartenait à personne, mais après avoir dîné au restaurant et à peine de retour au gîte, Gérard appelait pour nous informer que Daniel avait perdu ses lunettes de soleil et correctrices… Tilt ???  Les lunettes dont le responsable  a parlé ? On le cherche partout, il était déjà dans sa caravane, il va les rechercher dans son bureau, nous les montre, on prend des photos et on les envoie à Gérard puis à Daniel qui reconnaissait difficilement ses lunettes, la photo n’était pourtant pas floue !!!!  Au final, c’était bien les siennes, on les rapporterait à l’ASCPA.
Mais… (la suite demain)
.

Les chiffres du jour : distance 18 km ; dénivelé + 902 m ; dénivelé – 787  m ; IBP 87

Jeudi 23 juin : Le Fau - Mandailles

Après un excellent petit-déjeuner à l’auberge, nous rejoignons le GR 400 au niveau du cimetière.
Il descend vers le bourg de La Bastide, traverse le pont qui enjambe le ruisseau de la Rauffet et remonte dans la hêtraie du bois Noir par un large sentier forestier qui monte en pente raide au pied du Roc d’Hozieres, vire vers l’est avec une pente plus douce, passe sous la Roche taillade pour aller vers le col de Redondet (1639 m) .

Le briefing quotidien et matinal de Gérard
Vers le col de Redondet

Au niveau du col nous empruntons la ligne de crête à l’arrière du Puy Chavaroche, en suivant un chemin bien tracé sur la pelouse à quelques dizaines de mètres de la falaise qui surplombe de 500 m la vallée de la Jordanne.

Deniers efforts avant d'accéder au puy Chavaroche
L'orage monte sur la ligne de crête

Lors du passage du groupe, l’orage grondait. Au lieu-dit Le Piquet (1552 m) nous quittons le GR 400 pour un  chemin qui descend vers Mandailles à la lisière de petites hêtraies. C’est dans cette descente que la pluie nous rattrapa et nous fit arriver à Mandailles trempés jusqu’aux os.
Un bref arrêt au restaurant « Au genêt d’or », peu après 15 heures, pour confirmer notre dîner et demander la situation du gîte « Vert Azur » qui était à 200 mètres.

Trempés, crottés, mais chaleureusement accueillis
La chaufferie du gîte transformée en séchoir

Le propriétaire du gîte nous informe alors que nos bagages n’avaient pas été livrés..! Après appel à la Malle postale, nos sacs qui étaient encore au Fau arrivèrent au gîte vers 17 h 30.
En attendant nos hébergeurs prenant pitié de notre état nous ont offert gracieusement des boissons chaudes et des serviettes de bain qui nous permirent de nous changer tout en conservant notre dignité jusqu’à l’arrivée de nos bagages.

Le second groupe : voiture-balai ? **

Le lendemain arrivé au gîte du Fau, le second groupe découvre que les bagages du groupe 1 étaient toujours en attente, oups !! Petit problème mais heureusement déjà géré en amont par Gérard.

Avant que le taxi n’arrive, Chantal et Patrick ont  pu glisser dans le bagage de Gérard, d’une part la paire de lunettes de Daniel récupérée au Falgoux et d’autre part la lampe de poche d’Odile accrochée au lit en hauteur et près d’un mur dans le gîte du Fau. Dénouement heureux et quasi-inespéré pour leurs deux propriétaires… 

Les chiffres du jour : distance 14 km ; dénivelé + 840 m ; dénivelé – 899  m ; IBP 88

Vendredi 24 juin : Mandailles - Thiézac

Contrairement aux apparences, le petit déjeuner n'eut rien de monacal
Le brouillard monte de la vallée et nous accompagnera longtemps

Petit déjeuner au gîte, celui-ci étant situé sur la rive gauche de la Jordanne nous montons directement vers le Nord pour rejoindre le GR 400. Il monte vers le col du Pertus avec une pente soutenue et quelques passages supérieurs à 10 %.
Au col du Pertus, traversée de la route D 317 qui rejoint St Jacques-des-Blast. Le GR continue sa montée dans la hêtraie pour rejoindre la ligne de crète de l’Elancèze qui se dirige vers le sud en direction du Puy de la Poche.

Lorsque l'horizon est bouché
il faut aussi savoir regarder à ses pieds (lis martagon et chardon)

Le sentier est bordé de fils de fer barbelés, il interdit l’approche des vaches vers la falaise et les empêche ainsi de tomber.
Lors de notre passage nous étions dans le brouillard, bien ventés et malheureusement privés de beaux panoramas.
Après le Puy la Poche nous perdons de l’altitude, le brouillard s’éclaircit,  mais le vent ne faiblit pas. 
Il est midi et profitons du buron de la Vacherie de la Poche, qui bien qu’en ruine, mais avec des vestiges de murs, fait office de salle à manger.

Non, nous n'avons pas mis nos chaussures au Clou
Toujours tout droit...
Que les choses soient claires !

Après le pique-nique nous reprenons notre descente vers le village de Thiézac en prenant notre temps car le gîte de Lafon ne s’ouvre qu’à 17 heures.
Après le village nous nous dirigeons vers le pont qui traverse la rivière Cère. Contrairement aux randonnées précédentes nous devrons monter vers le gîte de Lafon situé 200 m au-dessus de la Cère.
Le GR suit la route qui monte au hameau de La Goutte le traverse, passe sous le pont ferroviaire et quitte la route pour monter dans la hétraie en passant à côté du chaos de Casteltinet où nous traversons la porte du Lion.

La Porte du lion
Calmes et sereins dans la bourrasque

Quelques minutes plus tard une averse orageuse nous surprend, heureusement le gîte de Lafon n’était plus qu’à quelques minutes de marche.

Les chiffres du jour : distance 17 km ; dénivelé + 929 m ; dénivelé – 864  m ; IBP 91

Samedi 25 juin : Thiézac - Super-Lioran

Comme un air d'Aubrac
La chapelle du Cantal

Après un bon petit déjeuner nous reprenons le GR qui monte en lacet pour desservir la ferme de Malgrat.
Nous la quittons à 1074 m après avoir fait une ascension de 85 m pour prendre le sentier montant dans la hêtraie vers le buron de la Tuillière (1320 m) qui se situe au début de la ligne de crête qui nous conduit vers le plomb du Cantal (1855 m) en passant au niveau du Puy Gros, du col de la Chèvre, du Puy Brunet que nous contournons vers l’est avant d’apercevoir le sommet du Plomb du Cantal.

Vue du Puy Brunet
Retour panoramique sur notre itinéraire de la semaine

Pendant toute cette ascension grâce à un temps clair nous avons pu revoir une grande partie de notre itinéraire. Quel plaisir pour l’ensemble des participants qui n’ont pas manqués de prendre de nombreuses photographies.
Arrivés au Plomb du Cantal à l’heure du pique-nique, il fallait trouver une zone abritée du vent et si possible dans un beau cadre après les merveilleux panoramas qui se sont succédés sur le parcours de la ligne de crête. Nous ne pouvions rester au milieu des installations entourant le terminal du téléphérique ! Alors nous avançons un peu pour descendre vers Super-Lioran mais, avant de prendre la descente, nous devons monter jusqu’au Puy du Rocher (1811 m). Cette dernière ascension, le ventre creux, suscita quelques contestations, mais le groupe a suivi !
Au sommet le sentier  était bien visible mais auparavant nous devions descendre en empruntant deux échelles métalliques fixées verticalement sur le rocher.

Un passage délicat mais maîtrisé par tout le groupe
La descente vers Super-Lioran

Au pied des échelles, un large espace envahi de pieds de myrtilles poussant autour de rochers, vite transformés sièges, nous permit enfin de nous installer pour pique-niquer. Sans trainer toutefois, car le ciel se couvrait et les grondements de l’orage se faisaient de moins en moins discrets.
La descente se poursuit sur un sentier bordé de myrtilles et de gentianes jaunes en se dirigeant vers l’Aiguillon.
Ce petit relief contourné, le GR pénètre dans la hêtraie qui nous protège des premières gouttes. Le sentier débouche sur une piste de ski descendant vers le gîte Le Bufadou situé à quelques centaines de mètres et bien équipé pour accueillir des randonneurs un peu ruisselants.

Les chiffres du jour : distance 18 km ; dénivelé + 952 m ; dénivelé – 705  m ; IBP 101

Dimanche 26 juin : Super-Lioran - Pessac

La boucle est bouclée et après un dernier petit déjeuner pris  au gîte, chacun regagnât les voitures, ravis de cette semaine passée ensemble,  pour un retour sans encombre vers Pessac.
   – Merci à Gérard pour l’organisation minutieuse de ce séjour, pour son gros  travail en amont et à ses explications géographiques et géologiques toujours au top.
   – Merci à tous les participants pour leur bonne humeur, leur discipline, leur capacité d’adaptation aux imprévus et à la météo, avec un remerciement particulier à Alain, Catherine et Dominique pour l’envoi de leurs photos permettant de se remémorer tous ces bons moments.

Lundi 27 juin : Super-Lioran - Pessac

Le second groupe ayant terminé son parcours la veille réintègre lui aussi Pessac,  ravi   par cet agréable séjour avec un groupe solidaire, de belles soirées, une bonne entente, de bons repas, un accueil chaleureux dans les gîtes et de beaux paysages.
Seule ombre au tableau,  malheureusement de taille, la fracture de la cheville de  Chantal lors de la quatrième journée qui l’a obligé à abandonner le parcours et à qui tous les adhérents du club souhaiten un bon et rapide rétablissement.

BONUS

Durant ces 6 jours Dominique n’a pas cessé de scruter les  sentiers, les fourrés, les bois et les prairies pour photographier tout ce qui pouvait ressembler de près ou de loin à une fleur.
Elle a ainsi conjugué ses talents de photographe et de botaniste pour nous offrir cet herbier virtuel. Grand merci à elle.

Lors de notre périple nous avons fait la connaissance de Nicolas qui a débuté le chemin le même jour que le premier groupe et qui nous a quitté à Thiézac.
Nicolas vit en Provence et randonne en solitaire et en autonomie, mais les aléas climatiques l’ont parfois dissuadé de passer la nuit sous la tente.
C’est ainsi que nous l’avons côtoyé sur les chemins et retrouvé le soir au gÎte pour partager dîners et bons moments.
Mais Nicolas ne se contente pas de randonner les yeux baissés et d’avaler du dénivelé, il filme, et remarquablement bien, ses parcours.

Son oeil de cinéaste averti n’a pas son pareil pour débusquer l’insolite, jouer entre plans larges et cadrages resserrés, le tout mis en valeur par un montage impeccable et des commentaires teintés d’humour.
Il a eu la gentillesse de nous avertir de la mise en ligne de ses premières vidéos du parcours sur sa chaîne “Rando sympa ” sur You tube.
Vous les retrouverez en cliquant sur les vidéos ci-dessous, mais il vous faut aussi découvrir sa chaîne qui rappellera quelques souvenirs à celles et ceux qui ont parcouru le tour des monts d’Aubrac.
Merci et bravo Nicolas.
Nous te souhaitons de faire encore beaucoup de belles randonnées …et de nous les faire partager.